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Burkina Faso/Intempéries: Ouagadougou soigne ses sinistrés

Depuis le mois de juin, les fortes pluies et les vents violents qui ont secoué plusieurs régions du Burkina Faso, faisant 12 morts et plus de 25 000 sinistrés selon le dernier bilan officiel.

Nadia Al Chahed  | 23.08.2016 - Mıse À Jour : 24.08.2016
Burkina Faso/Intempéries: Ouagadougou soigne ses sinistrés

Burkina Faso

AA/Ouagadougou/ Olympia de Maismont

Depuis le mois de juin, les fortes pluies et les vents violents qui ont secoué plusieurs régions du Burkina Faso ont entraîné la mort de 12 personnes et laissé plus de 25 000 sinistrés selon le dernier bilan officiel.

Pour accompagner la population sinistrée dont environ 8 350 à Ouagadougou, le Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR-relevant du ministère de l'action sociale), a mis en place 21 centres d’accueil dans la capitale burkinabé.

Cela fait plusieurs jours qu’il n'a pas plu à Nagrin, un quartier délabré de la périphérie de Ouagadougou mais les traces des fortes pluies et des vents violents des deux derniers mois sont encore visibles, a constaté la correspondante de Anadolu.

Au bout d’une ruelle étroite où l’eau stagne toujours et la boue rend le passage difficile se trouvent un amas de pierre et quelques rangées de briques. C’est tout ce qui reste de la maison d’Amina.

Se tenant au milieu des ruines, Amina raconte que sa maison s’est effondrée lors d’une forte pluie fin juillet, «grâce à Dieu, mes enfants et moi-même sommes indemnes". En attendant de rassembler l'argent nécessaire pour reconstruire sa maison, elle loge avec ses enfants chez des voisins.

Comme Amina, beaucoup de burkinabè se sont retrouvés sans logement du jour au lendemain. Ils sont estimés à près de 25 000, selon Ypéné Florent Bakouan qui s'exprimait dans une interview à la radio "Ouaga FM", le 11 août dernier.

Au lendemain des pluies torrentielles qui se sont abattues, dans la nuit du 19 au 20 juillet, sur plusieurs régions du pays, une cellule de veille dirigée par le Premier ministre a été mise en place à l'issue du conseil des ministres du 20 juillet.

Le Conseil a, notamment, instruit les gouverneurs et les hauts commissaires quant à l'activation effective de toutes les structures intervenant dans la gestion des secours, notamment, le Conseil national de secours d’urgence et de réhabilitation (CONASUR) et ses représentations régionales, provinciales et communales.

C'est à cet effet que 21 sites de la capitale burkinabé ont été reconvertis en centres d’accueil provisoires pour les sinistrés.

L’école Sidpasseté dans le 7ème arrondissement de Ouagadougou est l'un de ces sites. Ouvert aux sinistrés depuis le 21 juillet dernier, l’école accueille, aujourd’hui, 481 personnes, précise Zalissa Simporé, l’une des quatre responsables du centre.

Au milieu d’un terrain non clôturé, deux bâtiments d'une quinzaine de salles de classe ont été transformés en dortoirs de fortunes pour ces familles.

La nuit, des nattes sont posées à même le sol pour servir de couchettes aux déplacés. La journée, ils se mettent dehors, à l’ombre du bâtiment, les femmes préparent à manger et font la lessive.

"Nos maisons sont tombées et nous avons tout perdu avec. Nous n’avons pas le choix, nous sommes réfugiés à l’école. Nous dormons ici et la journée nous la passons comme on peut. Nous recevons des dons de nourriture que nous partageons et on cotise chaque jour pour faire à manger", explique Safi Coulibaly, une des sinistrées.

Outre le CONASUR qui fournit des sacs de riz et de maïs aux familles sinistrées, plusieurs organismes leurs fournissent des aides à l'instar d'Oxfam qui a, notamment, distribué des seaux, des bouilloires. Des particuliers et des associations locales s'y sont également mis en fournissant de la nourriture et de l'argent.

"Nous souhaitons retrouver des maisons, vivre ici pose beaucoup de problèmes. On peut attraper des maladies, nous sommes nombreux et on ne sait pas qui est qui, il y a beaucoup d’enfants et de bébés mais aussi les moustiques et le paludisme", s’inquiète Safi.

La rentrée des classes approchant à grand pas, les sinistrés devront, très bientôt, quitter les lieux, pour laisser la place aux écoliers.

N’ayant pas les moyens nécessaires pour reconstruire leur maison ni pour aller ailleurs, ils s’inquiètent de leur avenir ."D'ici la rentrée, on doit quitter l’école mais on ne sait pas encore où aller", relève Safi.

La plupart de ceux qui ont perdu leur maison vivent dans les zones de bas-fonds et sont donc régulièrement, victimes de dégâts matériels pendant la saison pluvieuse. «Nos maisons se trouvent dans les bas-fonds, là où passe l’eau, pour y construire des logements solides, il faut des briques pleines sinon ça risque de tomber encore. Ce serait bien de trouver des parcelles de terrain dans d'autres zones mais nous ne savons pas encore ce que les autorités prévoient pour nous", ajoute Safi.

Lors d’une récente visite de terrain pour constater les dommages provoqués par les pluies, le président burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré a tenu à exprimer son soutien aux populations sinistrées "quitter sa maison pour dormir à 26 dans une classe, ce n’est pas une chose aisée, c’est inconfortable", a-t-il déclaré.

S’agissant des mesures à prendre pour reloger les victimes, le chef de l'Etat a noté qu'«il faut commencer à réfléchir au relogement des sinistrés afin de leur offrir un habitat avant la rentrée. C’est une question prioritaire sur laquelle nous avons demandé au maire de se pencher pour identifier des solutions rapides et urgentes".

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