Burkina: L’ex-président Compaoré sort de son silence et dément "tout lien" avec des "terroristes"
L'ancien président du Burkina Faso resté 27 ans au pouvoir avant d'être chassé par la rue en octobre 2014, a démenti vendredi depuis son exil à Abidjan "tout lien coupable avec les terroristes" sous sa présidence
Cote d'Ivoire
AA/Abidjan/Fulbert Yao
Exilé à Abidjan depuis qu'il a été chassé par la rue en octobre 2014, l'ex-président burkinabè Blaise Compaoré a pris publiquement la parole, pour la première fois, afin de démentir les accusations à son encontre faisant été de lien avec des terroristes sahéliens lorsqu'il était au pouvoir, selon un communiqué.
Le contenu du communiqué signé de son nom et transmis à Jeune Afrique (JA) par ses avocats, a été rendu publié vendredi soir sur le site web du media.
D’après JA, Blaise Compaoré explique qu’il ne peut « accepter de lire, ces derniers temps, sous certaines signatures irresponsables et dévoyées par un combat politique dépassé, [qu’il aurait] pu avoir des liens coupables avec les terroristes d’Al-Qaïda au Maghreb islamique, lesquels justifiraient en réaction les attaques subies par [s]on pays ».
«Ceci est odieux, scandaleux, abject. Et chacun comprendra que cela nécessite qu’aujourd’hui, je brise exceptionnellement le silence et que je quitte mon devoir de réserve pour condamner fermement des allégations formulées avec légèreté qui ne sont que la marque d’une très grave irresponsabilité », souligne l’ex-président.
Pour Blaise Compaoré la « sauvegarde de la sécurité » du peuple burkinabè a toujours été sa « préoccupation primordiale » ajoutant qu’il a toujours recherché « la paix par la médiation et le dialogue », et que son action dans « cette région ultra-sensible du Sahel et du Sahara » est reconnue « partout et par tous ».
Cette sortie de Blaise Compaoré intervient suite à une déclaration de l’actuel président burkinabé Roch Marc Kaboré , dans une interview accordée récemment aux médias français.
Dans cette interview Roch Kaboré dénonçait une « collusion » du régime de Blaise Compaoré avec les groupes "jihadistes" sahéliens.
« L’ex-président Blaise Compaoré a joué un rôle de médiation au Mali qui fait que, de façon constante, nous avons eu ses collusions avec les forces jihadistes au Mali », avait affirmé Roch Kaboré.
En janvier 2016 et août 2017, le Burkina Faso a été endeuillé par des attaques terroristes qui ont fait, en tout, une quarantaine de morts.