Afrique

Burundi : Découverte de cadavres et assassinats ciblés, bilan de la semaine

Le Burundi traverse une grave crise politique émaillée de violences, depuis le dépôt de la candidature du président Pierre Nkurunziza, en avril 2015 pour un troisième mandat controversé.

Mohamed Hedi Abidellaoui  | 12.03.2017 - Mıse À Jour : 13.03.2017
Burundi : Découverte de cadavres et assassinats ciblés, bilan de la semaine

Bujumbura


AA/ Bujumbura/ Yvan Rukundo


Au moins quatre cadavres ont été découverts dans différents coins du pays, durant la semaine du 4 au 12 mars 2017.

D’après le rapport n°65 de l’organisation « SOS Torture/ Burundi » publié samedi, un cadavre d’un ancien militaire de l’armée burundaise a été retrouvé, vendredi, flottant sur la rivière Mubarazi, en province de Muramvya, dans le centre du pays. Contactés par Anadolu, ses proches ont indiqué que la victime était déshabillée et portait des blessures au niveau de la tête. Les mêmes sources ont déploré l’enterrement de l’ancien militaire, sans l’ouverture d’une enquête sur le motif et les auteurs de cet assassinat.

Le même jour, deux cadavres ont été découverts en province de Kirundo ( Nord-ouest), dans une fosse d’extraction minière. Stany Misago, administrateur communal a indiqué à Anadolu que les deux victimes ont été directement enterrées, sans identification.

Vingt-quatre heures plus tôt, le corps d'un autre ancien militaire, avait été retrouvé sur la colline en province de Rumonge, dans le sud du pays. Des sources policières ont signalé que la victime avait été portée disparue depuis le début du mois courant.

Le quatrième cadavre a été repéré en province de Gitega, dans le centre du pays. Le corps sans vie d’un certain Raphaël Barumbanze a été découvert dans une fosse, tout près d’une école secondaire.

Des assassinats ont également marqué la semaine. Samedi, deux personnes ont été assassinées à Bubanza, dans l’ouest du pays, selon des sources sécuritaires. Un octogénaire de la colline Mushiha a été tué par un groupe d’hommes armés de gourdins, l’accusant de sorcellerie. Puis, un jeune homme de l’ethnie Twa (minoritaire) a été assassiné par un autre groupe d’hommes, à Gihanga. Le même jour, deux autres hommes ont été tués à l’aide de machettes, en province de Cibitoke (Ouest). À Rumonge, dans le sud du pays, un autre assassinat a été signalé, selon le gouverneur Juvénal Bigirimana.

Dans son rapport, « SOS Torture / Burundi » fait par ailleurs état de 25 arrestations arbitraires et trois cas de torture. Le même document précise que les arrestations ont surtout eu lieu dans les quartiers contestataires, principalement Musaga et Nyakabiga, respectivement au sud et au centre de Bujumbura, la capitale.

Le Burundi traverse une grave crise politique émaillée de violences, depuis le dépôt de la candidature du président Pierre Nkurunziza, en avril 2015 pour un troisième mandat controversé. Nkurunziza a été reconduit à la tête de l’Etat en juillet de la même année, en violation de la Constitution et de l'accord d'Arusha qui a mis fin à la guerre civile de 1993-2006, selon l'opposition, la société civile et une partie de son propre camp.

Cette crise a déjà fait plus de 1000 morts et poussé près de 390.000 personnes à l’exil d'après un rapport de l’Office des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR), publié début février 2017.

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