Burundi: Le Facilitateur invite l’opposition à une rencontre à Arusha


AA/ Bujumbura/ Nzosaba Jean Bosco/ Yvan Rukundo


Le Bureau de l’ancien président tanzanien, Benjamin Mkapa, a invité les opposants burundais résidant à l’étranger et d’autres acteurs politiques à participer à une réunion prévue à Arusha, dans le
nord de la Tanzanie le 16 janvier prochain, selon le Bureau de la médiation tanzanienne à Bujumbura.

«L'objectif de cette réunion est d’évaluer l’évolution de ce processus et d’échanger sur ses défis majeurs ainsi que sur les modalités de poursuivre le dialogue », peut-on lire dans un document signé par Macocha Tembele, assistant principal du Facilitateur Benjamin Mkapa.

Le Conseil National pour le respect de l’Accord d’Arusha pour la paix et la réconciliation au Burundi et de l’Etat de droit (Cnared), principale plateforme de l’opposition burundaise, a récemment récusé le
Facilitateur Benjamin Mkapa, pour avoir déclaré légitime le 3e mandat du président Pierre Nkurunziza, lors de sa visite a Bujumbura, fin décembre 2016.

Certains opposants membres de cette plateforme ont cependant promis de répondre à l’invitation de Benjamin Mkapa. C’est notamment le cas de Léonce Ngendakumana, vice-président du Front pour la
démocratie au Burundi (Frodebu), une des principales forces de l’opposition.

«Nous répondrons volontiers à son invitation, car il ne sert à rien de le récuser puisque la solution au problème burundais viendra du dialogue », a-t-il déclaré, mercredi, à Anadolu.

Le Cnared considère cette pirouette comme une trahison. « Le parti Frodebu doit faire un choix crucial. Il doit choisir soit de se ranger du côté de ceux qui réclament le retour à un Etat de droit au Burundi
ou choisir de se ranger du côté de Mkapa pour affirmer que le 3ème mandat de Pierre Nkurunziza est légal et légitime », a affirmé Jérémie Minani, porte-parole de cette plateforme, dans une déclaration à Anadolu.

En visite à Bujumbura au mois de décembre 2016, le Facilitateur dans le conflit burundais s’était prononcé en faveur du 3e mandat de Pierre Nkurunziza. Ce que l’opposition avait pris pour une prise de
position, demandant son remplacement.

Désigné Facilitateur dans la crise burundaise en mars 2016 par les chefs d’état membres de la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE), l’ancien président tanzanien, Benjamin Mkapa, n'a jamais pu faire asseoir à la même table le pouvoir burundais et son opposition, à Arusha, en Tanzanie.

Le Burundi traverse une grave crise politique émaillée de violences, depuis le dépôt de la candidature du président Pierre Nkurunziza en avril 2015 pour un troisième mandat controversé.

Nkurunziza a été reconduit à la tête de l’Etat en juillet de la même année, en violation de la Constitution et de l'accord d'Arusha qui a mis fin à la guerre civile de 1993-2006, selon l'opposition, la société civile et une partie de son propre camp.

Ces violences ont fait plus d'un millier de morts et poussé plus de 332000 personnes à fuir le pays, d'après un rapport de l’Office des Nations unies pour les réfugies(UNHCR), publié le 31 décembre 2016.