Burundi : Synergie rebelle en perspective contre le Président Nkurunziza

"Le renversement du pouvoir de Bujumbura est désormais la seule voix de se défaire d’un système anti-démocratique" ((RED-Tabara, mouvement armé)

AA/Bujumbura/Yvan Rukundo

"L’ensemble des mouvements armés arriveront à mettre en œuvre une synergie d’action commune de la lutte armée au Burundi", a affirmé mercredi RED-Tabara (Résistance pour un Etat de droit), un des mouvements armés engagés à destituer Pierre Nkurunziza.

Réagissant sur la transformation, mardi, des Forces Républicaines du Burundi (FOREBU) en Forces Populaires du Burundi (FPB), ce mouvement a signalé que d’autres groupes se constitueront.

"La multiplicité des mouvements armés ne constitue pas un handicap, car le renversement du pouvoir de Bujumbura est désormais la seule voix de se défaire d’un système anti-démocratique", lit-on dans le communiqué de presse signé par Louis Niyonzima, porte-parole et dont Anadolu a eu une copie.

Car, justifie-t-il, un tel régime constitue, non seulement un danger permanent pour le Burundi, mais aussi une source d’instabilité préjudiciable à la sécurité régionale.

Ainsi, ce groupe armé rappelle qu’il s’est engagé, depuis 2015, dans la lutte armée après avoir constaté, dit-il, que Pierre Nkurunziza et son parti avaient le projet de se maintenir indéfiniment au pouvoir par la force en manipulant les élections et en brisant les partis politiques susceptibles de constituer une alternative à leur pouvoir.

Bujumbura, de son côté, nie toujours l’existence de groupes armés contre le pouvoir. « Il s’agit tout simplement de bandits», a rétorqué le colonel Gaspard Baratuza, porte-parole du ministère de la Défense nationale et des anciens combattants, joint par Anadolu.

Au moins trois groupes armés se sont déjà déclarés engagés dans la lutte armée contre le régime de Bujumbura. Il s’agit des forces nationales de libération (FNL) dirigées par le colonel Aloys Nzabampema, un déserteur de l’armée burundaise, la Résistance pour un Etat de droit (RED-Tabara), connue également sous le nom de FRONABU-Tabara et les Forces Républicaines du Burundi (FOREBU) transformées, il y a 48 heures, en Forces Populaires du Burundi (FPB) et dirigées par le général Jérémie Ntiranyibagira, un autre déserteur de l’armée burundaise et ancien rebelle dans les rangs du Cndd-Fdd lors du maquis.

Le Colonel Adolphe Manirakiza, ancien porte-parole de l’armée burundaise avant la signature de l’Accord d’Arusha en 2000 occupe le poste de porte-parole de ce dernier groupe rebelle.

Depuis plus de deux ans, le Burundi est en situation de grave crise politique et sécuritaire, en raison de la décision du Président Pierre Nkurunziza de briguer son 3ème mandat présidentiel, contre le gré de l’opposition et de la société civile.

Les violences consécutives à cette crise ont déjà fait plus d'un millier de morts et poussé plus de 400.000 personnes à fuir le pays, selon le rapport de l’agence de l’ONU pour les réfugiés (UNHCR) publié le 15 août 2017.