Afrique

Niger: 6 mois de prison ferme requis contre l’opposant Amadou Djibo Ali

-Le verdict sera rendu le lundi 6 juin prochain.

Nadia Chahed  | 30.05.2017 - Mıse À Jour : 31.05.2017
Niger: 6 mois de prison ferme requis contre l’opposant Amadou Djibo Ali

Niger


AA/Niamey/Kané Illa

Six mois de prison ferme et 200.000 FCFA (4000 dollars américains) d’amende, ont été requis contre l’opposant Amadou Djibo Ali dit «Max», par le Procureur du tribunal de grande instance hors classe de Niamey selon ses avocats.

Le verdict du procès est fixé au lundi 6 juin prochain, a rapporté le correspondant d'Anadolu.

«Le Procureur a demandé que Max soit condamné à 6 mois de prison, c’et-à-dire qu’il demande à ce que l’opposition n’ait plus le droit de s’exprimer pendant ces six mois», a déclaré à la presse Me Soulèye Oumarou, un des avocats de l’opposant à la sortie du procès qui a duré plus de quatre heures, lundi.

«On est en train d’utiliser la justice pour régler un conflit politique entre l'opposition et le pouvoir», a-t-il relevé.

Se disant "déçu" par la procédure ayant conduit à l’arrestation et à l’incarcération de Djibo, Me Marc Lebihan, un autre avocat de l'opposant s'est, toutefois, dit confiant quant au verdict du procès.

"Je suis vraiment triste que pour des arguments aussi légers, aussi, illégaux, sans preuve, on poursuit quelqu’un en flagrant délit et on le détient pendant quinze jours. Il y a vraiment un détournement de la procédure. Je pense que les faits ne sont pas constitués et le juge sera obligé de relaxer Max", a-t-il soutenu.

Président du «Front pour la Restauration de la Démocratie et de la Défense de la République » (FRDDR), plateforme réunissant les principaux partis de l’opposition nigérienne, Amadou Djibo Ali a été arrêté le 15 mai courant à son domicile et conduit dans les locaux de la Police judiciaire de Niamey.

Deux jours plus tard, il était placé en garde à vue à la Maison d’arrêt de Niamey, sous l’inculpation d’incitation à un «complot visant à renverser le régime» du Président Issoufou Mahamadou.

Selon la radio privée Anfani, l’opposant est accusé d’avoir «demandé aux militants du FRDDR de faire du porte-à-porte pour mobiliser massivement les militants de l’opposition de Niamey, afin qu’ils manifestent violemment pour faire tomber le régime du Président Issoufou Mahamadou».

Le gouvernement n’a toujours pas fait de déclarations officielles sur l’arrestation du président du «FRDDR» ni sur ses motivations.

Cette arrestation est venue alourdir le climat politique nigérien, déjà tendu depuis les dernières élections présidentielles de mars 2016, remportées par le Président sortant Issoufou Mahamadou, mais contestées par l’opposition.

Le chef de file de cette dernière, Hama Amadou, n’est toujours pas revenu au pays, depuis mars 2016, date à laquelle il a été évacué de sa prison de Niamey vers la France pour des soins.

C’est en son absence que la Cour d’appel de Niamey l’a condamné, en mars 2017, à une peine de 12 mois de prison ferme, par rapport à l’affaire dite des bébés importés du Nigéria, dans laquelle lui et l'une de ses épouses sont poursuivis.

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