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Niger/Loi des finances : Amnesty International demande la libération des trois activistes arrêtés

-Abass Abdoul Aziz, Abdoulaye Harouna et Djibo Issa ont été arrêtés le 30 octobre dernier, à la suite d'une violente manifestation contre la nouvelle loi des finances.

Esma Ben Said  | 10.11.2017 - Mıse À Jour : 10.11.2017
Niger/Loi des finances : Amnesty International demande la libération des trois activistes arrêtés

Niger

AA/Niamey/Kané Illa

L’Organisation non gouvernementale de défense des droits de l’homme, Amnesty International, a appelé les autorités nigériennes à libérer les trois activistes arrêtés le 30 octobre dernier, à la suite d'une manifestation contre la nouvelle loi des finances, et dont le procès prévu ce vendredi a finalement été reporté d'une semaine.

«Nous demandons aux autorités nigériennes de libérer immédiatement et sans conditions ces activistes et de mettre fin aux atteintes répétées à la liberté de manifestation pacifique garantie par la Constitution», indique l’ONG dans un communiqué dont Anadolu s’est procurée une copie vendredi.

Par la voix de sa chargée de campagne pour l’Afrique de l’Ouest, Mme Kiné Fatim, Amnesty International a aussi déploré la dissolution de l’Association de défense des consommateurs des technologies de l’information, de la communication et de l’énergie (ACTICE), appartenant aux trois activistes.

«La dissolution et l’interdiction définitive de l’association ACTICE sans décision de justice préalable doit être immédiatement levée. Les autorités doivent respecter et reconnaître le travail mené par la société civile et non chercher à la museler», précise le communiqué.

Le gouvernement nigérien n’a pas encore réagi à la demande exprimée par Amnesty International. Mais les trois activistes restent toujours détenus à la prison civile de Kollo, à 25 kilomètres au sud-est de Niamey. Ils devaient être jugés ce vendredi 10 novembre, mais leur procès a été reporté au 17 novembre prochain, d'après une source judiciaire.

Poursuivis pour «participation à une manifestation interdite, attroupement armé, vol et complicité de vol», Abass Abdoul Aziz, Abdoulaye Harouna et Djibo Issa ont été arrêtés après la marche du 29 octobre dernier organisée par la société civile contre certaines «mesures antisociales» contenues dans la nouvelle loi des finances que le gouvernement a soumise à l’Assemblée nationale.

Ce jour-là, à l’initiative d’ACTICE, plusieurs organisations de la société civile nigérienne avait appelé les populations de Niamey à manifester contre certaines mesures fiscales contenues dans la nouvelle loi des finances, dont celles portant augmentation de la taxe sur certains produits de grande consommation.

Alors que les autorités de la ville de Niamey avaient donné leur accord pour l’organisation d’un meeting dans un quartier périphérique, des centaines de manifestants ont tenté d’organiser une marche sur l’Assemblée nationale.

Les forces de l’ordre déployées en grand nombre avaient tenté de les en empêcher. Des violences ont alors éclaté, avec des barricades dans plusieurs rues de la capitale et des affrontements entre manifestants et forces de l’ordre. Selon un bilan dressé par le ministre de l’Intérieur Bazoum Mohamed, vingt-trois policiers ont été blessés et plusieurs biens publics et privés saccagés.

Outre l’arrestation de ses trois leaders, ACTICE a été «définitivement interdite» de mener des activités sur le territoire par le ministre de l’Intérieur.

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