Afrique

RDC/ Massacre de Kamanyola: L’opposition burundaise appelle l’ONU à protéger les réfugiés

Le site Kamanyola abrite plus de 2000 réfugiés burundais

Hatem Kattou  | 19.09.2017 - Mıse À Jour : 19.09.2017
RDC/ Massacre de Kamanyola: L’opposition burundaise appelle l’ONU à protéger les réfugiés Photo d'archives

Burundi

AA/Bujumbura/ Rénovat Ndabashinze

La plateforme de l’opposition burundaise a appelé, mardi, l’Organisation des Nations unies (0NU) à s’impliquer davantage dans la protection des réfugiés Burundais, particulièrement, les exilés dans les pays limitrophes. 

Dans une lettre envoyée au Secrétaire Général de l’ONU, et dont Anadolu a eu une copie, le Conseil national pour le respect de l’Accord d’Arusha et la restauration d’un Etat de droit (Cnared), indique que depuis avril 2015, date de l’officialisation du 3ème mandat de Nkurunziza contesté par l’opposition et la société civile, des violences ont poussé 500 mille Burundais à fuir le pays, soit près de 5% de la population burundaise. 

Dans certains camps, dénonce-t-elle, on y a signalé la présence des agents du service national de renseignement (SNR), des jeunes affiliés au parti au pouvoir, dont la mission était d’intimider les réfugiés et de les pousser à rentrer par la force. 

Et de regretter : «L’irréparable vient d’être commis dans un camp de transit de Kamanyola, dûment enregistré par le Haut comité des réfugiés (HCR), en RDC où 34 réfugiés ont été massacrés sauvagement, dont huit femmes, cinq enfants et 181 blessés, par des hommes en uniformes de l’armée congolaise et parlant le Kirundi.» 

Vendredi dernier, 37 réfugiés burundais ont été tués à Kamanyola dans des affrontements avec les militaires congolais, selon le dernier bilan fourni par les rescapés. Le site de Kamanyola héberge, depuis 2014, plus de 2000 réfugiés burundais, dont la plupart sont des adeptes d’Eusebie Ngendakumana, une prophétesse de nationalité burundaise.
Via cette lettre, l’opposition burundaise révèle que des témoignages, sur place, évoquent la présence des ‘’miliciens’’ Imbonerakure parmi les tueurs.

Et de s’interroger : «Comment une simple manifestation contre le rapatriement forcé de quatre réfugiés vers le Burundi peut-elle tourner au drame et faire un tel carnage ?» Pour elle, cela est inacceptable et intolérable. 

Outre cette tragédie, le Cnared évoque la détention des centaines de réfugiés Burundais, injustement, dans les prisons congolaises. «Ceux qui sont rapatriés de force à Bujumbura, souvent clandestinement, sont directement acheminés dans les prisons, soumis à la torture et portés disparus», dénonce-t-elle, soulignant qu’avant même ce carnage, des escadrons de la mort envoyés par Bujumbura faisaient des navettes dans les camps en possession d’armes à feu et ont déjà provoqué des morts, des disparus au camp Nduta en Tanzanie et des blessés en Ouganda. 

Par ailleurs, l’opposition burundaise trouve que l’insécurité alimentaire dans les camps aggrave la situation d’insécurité physique des réfugiés.

«Depuis le mois de mai 2017, les vivres qui étaient déjà en quantité insuffisante ont été divisés par trois pour chaque individu», déplore-t-elle, notant que cela pousse les réfugiés, affamés, à pratiquer la cueillette dans les forêts autour des camps. Ce qui les expose aux agressions physiques, aux viols (pour les femmes et jeunes filles), voire aux exécutions, déduit-elle. 

Ainsi, l’opposition burundaise exige de l’ONU de diligenter une enquête neutre et indépendante sur le massacre des réfugiés à Kamanyola pour identifier les auteurs et les commanditaires de ce crime odieux. 

«Que l’ONU incite le HCR à assurer la protection et la sécurité des réfugiés. Qu’il demande aux pays d’accueil, principalement, la Tanzanie et la RDC de déplacer les réfugiés loin des frontières avec le Burundi», plaide-t-elle. 

Des témoignages des rescapés de ce carnage disent qu’ils sont actuellement regroupés aux environs des bureaux de la Monusco, dans des conditions déplorables et sans aucune assistance. 

Depuis plus de deux ans, le Burundi est secoué par une grave crise politique et sécuritaire, suite à la décision du président Pierre Nkurunziza de briguer un troisième mandat, jugé illégal par l’opposition et la société civile. Les violences ont déjà fait plus d’un millier de morts et poussé plus de 400.000 personnes à fuir le pays, selon l’ONU et les ONGs.



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