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RDC/ Violences au Kasaï : Un enregistrement sonore met en cause un député de l’opposition

Clément Nkanku a indiqué qu'il se prononcera sur ces "révélations accablantes", mardi, dans la capitale congolaise.

Mohamed Hedi Abidellaoui  | 23.05.2017 - Mıse À Jour : 23.05.2017
RDC/ Violences au Kasaï : Un enregistrement sonore met en cause un député de l’opposition

Kinshasa



AA/ Kinshasa/ Pascal Mulegwa


Un enregistrement sonore diffusé sur les réseaux sociaux, dimanche, et qui met en cause un député congolais dans les violences meurtrières qui secouent les provinces du Kasaï, fait du Buzz en République démocratique du Congo (RDC).

Quatre minutes et dix secondes durant, on y entend le député Clément NKanku élu de Dibaya dans le Kasaï-central, en conversation téléphonique avec un présumé chef milicien Kamwina Nsapu, auprès de qui il tient des informations et à qui il donne des ordres.

« Honorable, on vient juste de brûler la ville de Tshimbulu », explique le supposé chef milicien citant même son nom, « C'est bon qu'on brûle tout », répond le député Clément Kanku dans la première conversation.
Dans la deuxième conversation, l’informateur explique clairement les actes de violences commis : « Je vous appelais pour vous informer qu’on a terminé l’opération dans tous les bureaux. On a ouvert la prison maintenant. Tout le monde [prisonniers] est sorti. On a tué 6 policiers ».

Selon le Journal américain New-York Times qui en a fait part dimanche, cette conversation fait partie d’une centaine de fichiers tirés de l’ordinateur de l’experte onusienne Zaida catalan, tuée en mars dernier avec son collègue Michael Sharp, dans la province du Kasaï-central.

La conversation téléphonique et tant d’autres « avaient été enregistrées par le service congolais des renseignements (ANR) qui l’avait remis, sous l’ordre d’un haut responsable gouvernemental, à l’experte Zaida Catalan », a déclaré à Anadolu un ancien ministre qui a requis l’anonymat.

Député de l’opposition, Clément Nkanku avait été nommé en décembre dernier ministre chargé de la Coopération au développement au sein du gouvernement de l’opposant Samy Badibanga jusqu'à la démission de ce dernier, début avril dernier.

Contacté par Anadolu lundi, Clément Nkanku a indiqué qu'il se prononcera sur ces révélations accablantes, mardi dans la capitale congolaise.

La justice militaire congolaise avait annoncé l’ouverture imminente du procès sur le meurtre de deux experts de l’ONU, lors d’une conférence de presse samedi dernier.

La suédoise Zaida Catalan et l’américain Michael Sharp avaient été missionnés par le secrétaire général de l’ONU pour enquêter sur les violences déclenchées dans les provinces du Kasaï, depuis le mois août 2016.

Ces violences ont déjà fait plusieurs centaines de morts et forcé 1.3 millions de personnes à se déplacer, selon l’ONU.

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