Afrique

Sénégal: Ouverture du procès de Khalifa Sall, maire de Dakar

-Le maire de Dakar aurait détourné environ 2,7 millions d'euros

Lassaad Ben Ahmed  | 14.12.2017 - Mıse À Jour : 15.12.2017
Sénégal: Ouverture du procès de Khalifa Sall, maire de Dakar

Dakar

AA/Dakar/ Aly Ball

Le maire de Dakar Khalifa Sall comparaît, jeudi, devant le tribunal correctionnel de Dakar pour répondre à plusieurs chefs d’accusation, selon des sources judiciaires.

Il s’agit de "l’appartenance à une association de malfaiteurs, le détournement de fonds publics et escroquerie portant sur les deniers publics, le faux et usage de faux dans des documents administratifs, le blanchiment de capitaux et complicité de faux et usage de faux en écriture de commerce".

Selon les conclusions d'une enquête menées par l'inspection générale d'Etat (IGE) dans les finances de la municipalité en 2015, consultées par Anadolu, le maire de Dakar aurait détourné environ 2,7 millions d'euros dans la caisse d'avance, réglementée par un arrêté datant du 31 janvier 2003.

Cette caisse est, pourtant, destinée à venir en aide aux populations nécessiteuses.

Approvisionné à hauteur de 45000 euros par mois, cette caisse devait servir entre 2011 et 2015, période visée par l'audit, à l'achat de nourriture pour les populations défavorisées.

Le maire de Dakar a été cité par Mbaye Touré, directeur administratif et financier de sa propre ville et Amadou Makhtar Diop, coordonnateur général des services municipaux.

Dans une lettre adressée à l'IGE et à la division des investigations criminelles DIC, Mbaye Touré avait reconnu l'existence de faux.

Selon lui, les procès verbaux attestant l'existence de commandes de riz et de mil délivrés par l'IGE et permettant de décaisser 30 millions de francs CFA (45000 euros), étaient fictifs.

L'argent était remis à Khalifa Sall qui s'en servait pour des œuvres sociales. Dans son audition, Khalifa Sall avait soutenu que les 30 millions étaient des fonds politiques logés dans la caisse d'avance de la ville de Dakar.

Déjà en 2012, Khalifa Sall avait été entendu comme simple témoins en même temps que ces collaborateurs dans ce même dossier qui concernait la gestion de son prédécesseur Pape Diop.

Anciens ministre, membre du parti socialiste allié du pouvoir actuel à travers la coalition Benno Bokk Yakar, Khalifa Sall a été élu maire pour la première fois en mars 2009 dans une liste commune des partis d'opposition de l'époque, face à l'ex maire Pape Diop, membre du parti démocratique Sénégalais PDS du président Abdoulaye Wade.

Il a été réélu dans une liste dissidente de la majorité présidentielle en 2014. Il avait appelé à voter contre le projet de révision constitutionnelle en mars 2016 voulu par Macky Sall président de la République du Sénégal.

Il avait présenté une liste parallèle lors des élections législatives du 30 juillet 2017 et a réussi à être élu député, malgré la détention provisoire.

Son immunité parlementaire lui a été retirée le samedi 25 novembre 2017.

Selon les partisans de l'actuel maire de Dakar, l'arrestation de Khalifa Sall s’inscrit dans le cadre d’un agenda de liquidation d'un adversaire politique.

Khalifa Sall a, en effet, des ambitions pour la prochaine élection présidentielle de 2019.

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