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Tunisie: Des Imams rejettent l’initiative de présidentielle sur l’héritage de la femme

"Le texte coranique relatif à l’héritage est clair, et ne supporte, absolument, ni interprétation ni divergence, et ne laisse aucune possibilité d'interprétation", déclare à Anadolu l’ancien Mufti de la République tunisienne

Mona Saanouni  | 17.08.2017 - Mıse À Jour : 18.08.2017
Tunisie: Des Imams rejettent l’initiative de présidentielle sur l’héritage de la femme Photo d'archives

Tunisia
AA/Tunis/Saifeddine Mahjoubi

Plusieurs imams et Cheikhs tunisiens ont affirmé, jeudi, qu’ils rejettent l’initiative du président de la République Béji Caid Essebsi sur l’égalité des deux sexes dans l’héritage, et l’autorisation du mariage avec un étranger non-musulman pour la femme tunisienne.

C'est ce qui ressort d'une conférence de presse conjointe tenue à Tunis, par l’Association des imams pour la modération et le rejet de l’extrémisme, et l’Instance des Cheikhs de Tunisie (indépendantes).

L’ancien ministre tunisien des Affaires religieuse, Noureddine Khademi, a déclaré lors de la conférence que « plusieurs cheikhs et imams et professeurs de la Zeitouna, ont convenu de rejeter l’initiative du président ».

Khademi a par ailleurs indiqué « qu’ils ont adopté la position de la Chariâa par rapport à l’héritage et au mariage de la musulmane avec un non-musulman ».

« Le point de vue des imams à l’égard de cette décision ne s’oppose pas aux efforts d’interprétation (Ijtihâd) quant aux évolutions au fil du temps »a-t-il ajouté.

Khademi a affirmé que « cette position met en exergue la Tunisie comme étant un pays civil avec une référence islamique ».

L’ancien ministre a réaffirmé que « le Coran a expliqué la question de l’héritage, en l’occurrence dans la Sourate Al-Nissaa, qui ne supporte aucune interprétation ».

Dans une déclaration à Anadolu, en marge de la conférence, l’ancien Mufti de la République tunisienne Hamda Saïd, a indiqué que « la question de l’héritage est une affaire conclue dans le Coran, qui a expliqué sa répartition ».

« Le texte coranique relatif à l’héritage est clair, et ne supporte, absolument, ni interprétation ni divergence, et ne laisse aucune possibilité d’Ijtihad (interprétation) ».

Lors de cette conférence, 23 personnalités religieuses, dont Omar Yahyaoui, le Cheikh de la mosquée Zeitouna , l’ancien président du Haut Conseil islamique Abdallah Loussif, ont signé une pétition rejetant l’initiative présidentielle.

Le président tunisien Béji Caid Essebsi a affirmé, dimanche dernier, à l’occasion de la célébration de la 61ème fête nationale de la femme, que son pays œuvrera à instaurer l’égalité homme-femme, en l’occurrence dans l'héritage.

Il a également appelé à modifier un décret administratif délivré par l'ancien président Habib Bourguiba (1957-1987) interdisant le mariage de la tunisienne avec un non-musulman.

Cette annonce a suscité une large polémique au sein des partis politiques en Tunisie et à l’étranger, touchant même les réseaux sociaux.

Dar al-Iftaa de la République tunisienne (autorité religieuse, gouvernementale) a annoncé, lundi, son soutien à l’initiative du président Béji Caid Essebsi sur l’égalité de l’héritage entre homme et femme.

Plusieurs organisations féministes étrangères ont soutenu cette initiative et l’ont considérée « comme étant un pas dans la bonne direction ». Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.
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