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Sommet Turquie-Afrique : Un pas géant de deux amis "résolument tournés vers l’avenir" (Analyste)

"Le cas de la Turquie est très intéressant pour l’Afrique dans la mesure où nous devons faire de l’emprunt intelligent, c’est-à-dire voir comment ce pays est en train de s’imposer sur le plan mondial", déclare à l'économiste nigérien Abarchi Magalma.

Mohamed Hedi Abdellaoui  | 04.11.2016 - Mıse À Jour : 05.11.2016
Sommet Turquie-Afrique : Un pas géant de deux amis "résolument tournés vers l’avenir" (Analyste)

Tunis

AA/ Niamey/Tunis/ Kané Illa-Mohamed Abdellaoui

Qui dit relations Turquie-Afrique, dit histoire, coopération culturelle, partenariat économique, développement, aides humanitaires et contributions au maintien de la paix. Les fondements d’un avenir radieux pour le partenariat turco-africain sont, à bien des égards, tout aussi réunis que solides, de l’avis du géostratége nigérien, Abarchi Magalma, qui s’est exprimé à Anadolu, à l’occasion du Sommet Turquie-Afrique, ouvert mercredi et clôturé jeudi à Istanbul.

Organisé sous l’égide du président turc Recep Tayyip Erdogan et de la présidente de la Commission africaine, Nkosazana Dlamini-Zuma, ce Sommet a débattu des opportunités et des difficultés d'entreprendre en Afrique ainsi que des moyens d’améliorer les infrastructures et d’investir dans les secteurs du transport et des énergies sur le continent. La Turquie a, par la même occasion, réitéré sa volonté de partager son expérience de développement avec l'Afrique, afin de renforcer les relations commerciales et la coopération bilatérale.

Saluant ce rapprochement turco-africain, le géostratége et économiste-consultant nigérien a commenté : « Si l’Afrique veut se développer, elle doit, comme la Turquie, savoir ce qu’elle veut».


* Honnêteté, réalisme et confiance en soi


Dans un entretien avec Anadolu, l’analyste a soutenu qu’en terme de développement, « l’Afrique ne peut emprunter ni le modèle américain, ni le modèle européen, dans la mesure où les Etats-Unis et l’Europe traitent avec des colonies qu’ils ont transformées en grenier de matières premières et ensuite en marchés. Ou dans le meilleurs des cas, ils imposent leur loi dans des régions entières».

Le géostratège nigérien a affirmé: « le meilleur modèle de développement pour l’Afrique est celui des pays émergents comme la Turquie ».

« Le cas de la Turquie est très intéressant pour l’Afrique dans la mesure où nous devons faire de l’emprunt intelligent, c’est-à-dire voir comment ce pays est en train de s’imposer sur le plan mondial, aujourd’hui », dit-il. Et d’ajouter : « L’émergence de ce pays laisse voir en filigrane un peuple fier de lui. En effet, le développement ce ne sont pas seulement les matières premières. La Turquie a également des dirigeants qui ont un leadership, qui se sont fixés des objectifs et qui croient à ces objectifs ; des dirigeants qui ont compris que les relations internationales sont régies par l’équation gagnant-gagnant et non par les sentiments ; des dirigeants qui tiennent coûte que coûte à imposer leur pays sur le plan mondial.»

Appelant les Africains à « s’inspirer du modèle turc », l’économiste fait observer que «la Turquie a brillamment étendu sa représentation économique et diplomatique en Afrique en seulement quinze ans». De ce point de vue, il précise qu’entre 2000 et 2015, le volume d’échanges entre la Turquie et l’Afrique est passé de 742 millions de dollars US à 17, 5 milliards de dollars US (chiffres confirmés par le ministère turc des Affaires étrangères, ndlr).

Sur le plan diplomatique, les chiffres sont les meilleurs indicateurs, dit-il, précisant que la Turquie est passée de douze ambassades en 2009 à près d’une quarantaine actuellement. L’autre bon exemple que l’Afrique doit copier de la Turquie selon Magalma n’est autre que le choix de ses partenaires.

« Quand la Turquie s’est rendue compte que l’Europe rechignait à l’accepter, elle s’est très vite tournée du côté de la Russie avec laquelle elle entretient de très bonnes relations économiques et diplomatiques. Si l’Afrique veut se développer, elle doit donc, comme la Turquie, savoir ce qu’elle veut », insiste l’analyste.

Pour lui, les deux partenaires, dont les taux de croissance étaient « des plus impressionnants ces dernières années » ont fait un pas de géant en organisant plusieurs Sommets et Forums qui s’annoncent « résolument tournés vers l’avenir ».


* Préservation de la paix, aides humanitaires et coopération culturelle


Outre les volets diplomatique et économique, la Turquie est également active dans d’autres domaines, non moins importants, sur le continent.

Attachant une importance particulière à la paix et à la stabilité en Afrique, le pays du Bosphore contribue, de surcroît, aux missions des Nations Unies déployées sur le continent, selon le ministère turc des Affaires étrangères. Elle fournit, en effet, du personnel et finance plusieurs missions onusiennes de maintien de la paix dont la MONUSCO en République démocratique du Congo (RDC), la MINUSMA au Mali, la MINUSCA en Centrafrique (RCA), l’UNAMID au Darfour (Soudan), l’UNMISS au Sud Soudan, l’UNOCI en Côte d'Ivoire et l’UNMIL au Libéria.

Le secteur de la santé est également au cœur de la coopération turco-africaine. A cet égard, la Turquie a signé des accords de coopération en matière de santé avec une vingtaine de pays africains.

Entre 2007 et 2010, des centaines de médecins et d'agents médicaux turcs ont, en effet, participé à de nombreuses campagnes de dépistage organisées par des ONG turques en partenariat avec le ministère de la Santé et l'Agence de coopération et de développement turque (TIKA), dans une vingtaine de pays africains, d’après le ministère des Affaires étrangères.

Une formation professionnelle a également été offerte dans les pays africains par le Ministère turc de la Santé.

Quatrième donateur mondial en 2012, la Turquie, via ses ONGs, fournit des aides humanitaires de l’ordre de 2 milliards de dollars US par an. Son engagement en Somalie en est la meilleure illustration. Dans ce pays, l'hôpital « Recep Tayyip Erdogan », le plus grand de Mogadiscio, avec une capacité de 200 lits a été inauguré par le président Erdogan le 25 janvier 2015, lors de sa visite en Somalie. Globalement, la Turquie y a alloué 300 millions de dollars au développement dans ce pays. Ankara a aussi significativement contribué à la construction d’autres hôpitaux, notamment au Soudan du Sud, et en Ethiopie.

Volet éducation, 561 bourses ont été offertes à des étudiants originaires d'Afrique sub-saharienne pour l'année académique 2012-2013. Environ 200 jeunes diplomates ont assisté à des programmes de formation prodigués par l'Académie diplomatique du ministère des Affaires étrangères de la République de Turquie.

Les activités turques sur le contient sont, somme toute, aussi riches que diversifiées. Ceci étant, dans le secteur du transport aérien, Turkish Airlines est devenue une importante compagnie aérienne internationale reliant le continent au monde avec 48 destinations desservies dans 31 pays africains.

Sur un autre plan, des centres culturels turcs très dynamiques ont été ouverts dans plusieurs pays africains.

Le premier Sommet de coopération entre la Turquie et l’Afrique a été organisé en 2008. Cet événement a réuni les représentants de 49 pays du continent africain, dont six présidents, cinq vice-présidents et six Premiers ministres, constituant un succès énorme.

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