Culture et Arts

Tunisie-Culture : 0,81% du Budget de l’Etat consacré au secteur culturel (Ministre)

«On souhaite que le budget soit renforcé pour mener à terme les réformes nécessaires et faire du secteur de la culture l’un des secteurs vitaux et un levier de la croissance économique », indique le ministre tunisien des Affaires Culturelles.

Hatem Kattou  | 24.04.2017 - Mıse À Jour : 25.04.2017
Tunisie-Culture : 0,81% du Budget de l’Etat consacré au secteur culturel (Ministre) Le ministre tunisien des Affaires Culturelles, Mohamed Zine El-Abidine, a accordé, récemment, une interview à l'agence Anadolu, dans laquelle il a évoqué les principaux volets relatifs au secteur culturel en Tunisie, partant de l'organisation des festivals, aux journées musicales de Carthage, en passant par la Cité de la Culture et ses 5000 emplois, et l'éventuel partenariat avec la Turquie dans le domaine du patrimoine. ( Amine Landoulsi - Anadolu Ajansı )

Tunis

AA/Tunis/ Afef Toumi

Le ministre tunisien des Affaires Culturelles, Mohamed Zine El-Abidine, a accordé, récemment, une interview à l'agence Anadolu, dans laquelle il a évoqué les principaux volets relatifs au secteur culturel en Tunisie, partant de l'organisation des festivals, aux journées musicales de Carthage, en passant par la Cité de la Culture et ses 5000 emplois, et l'éventuel partenariat avec la Turquie dans le domaine du patrimoine.

Organisation des festivals : une volonté de remédier aux lacunes

Le ministre a commencé par évaluer le déroulement de la 4ème session des Journées Musicales de Carthage (JMC) qu’il considère comme tant une "réussite" en se référant au défi lancé au départ, notamment, en rapport avec l'implication des enfants et le renouvellement du concept du festival de la chanson.

Il a considéré que les JMC étaient à la hauteur des espérances du point de vue variété des genres musicaux présentés et au niveau de la conception des spectacles, parallèlement à l’ouverture de la manifestation sur le Maghreb, le Monde arabe et le continent africain.

Quant au Festival International de Carthage, le ministre a déclaré que le nouveau directeur du festival est un "homme d’expérience sur qui l'on peut compter" pour la direction d’un grand festival. Parlant du fait qu’il impose une équipe bien définie au le comité directeur, le ministre assure qu’il n’a jamais imposé d’équipe ni intervenu dans le travail d’organisation des festivals.

« J’ai plutôt proposé le comité qui avait travaillé l’année dernière et a acquis suffisamment de connaissances dans l’organisation et qui est apte à atteindre l’efficacité souhaitée. Cela permet de gagner du temps et d’éviter les lacunes. On ne change pas une équipe qui gagne », a expliqué le ministre.

S'agissant de la polémique suscitée lors et après l’organisation des dernières Journées Cinématographiques de Carthage (JCC) et des Journées Théâtrales de Carthage (JTC), Mohamed Zine El-Abidine estime qu’il est honoré d’avoir collaboré avec tous les directeurs de ces manifestations culturelles, même ceux qui ont été nommés avant sa désignation à la tête du ministère.

« Il faut respecter les compétences et également respecter la continuité au sein des organismes de l’Etat, chacun fait de son mieux », indique-t-il.

La cité de la culture offre 5000 emplois

Au sujet de la Cité de la Culture dans la capitale Tunis, le ministre a expliqué que les travaux ne relèvent pas partie des responsabilités du ministère des Affaires Culturelles mais du ministère de l’Equipement.

« En parallèle aux travaux, nous établissons le programme logistique et artistique pour l’exploitation de la Cité dès l’achèvement des travaux », poursuit-il.

Il a souligné, entre autres, que la cité sera animée par toutes sortes d’activités culturelles et artistiques comme l’Opéra, la chorégraphie, le théâtre et le cinéma à travers la bibliothèque cinématographique.

Des équipes de professionnels ont été chargées d’élaborer les programmes d’aspect artistiques, d’autres équipes prennent en charge le volet juridique, comme l’a expliqué le ministre, ajoutant qu’il avait proposé à la présidence du gouvernement que ce projet soit régi sous forme d’une société avec contribution de l’Etat.

Poursuivant dans le même cadre, notre interlocuteur a fait savoir que la Cité de la Culture renfermera des centres de formation et ouvrira ses portes à tous, tout en permettant la création de 5000 emplois environ.

Patrimoine : un éventuel partenariat avec la Turquie

Interrogé sur le travail accompli par le ministère sur le patrimoine culturel tunisien, le ministre a avoué qu’il existe des "problèmes à surmonter". «On est inapte, aujourd’hui, pour sauvegarder et mettre en valeur notre patrimoine, entre autres, à cause du budget insuffisant alloué et de la faible volonté qui existe », a-t-il précisé.

Quant à un éventuel partenariat culturel entre la Tunisie et la Turquie, précédemment mentionné par le directeur de l’Agence Turque de Coopération et de coordination (TIKA), le ministre reconnait qu’il existe beaucoup de points communs historiques et culturels entre la Tunisie et la Turquie. « Cela mérite d’être mis en valeur, également, dans le cadre d’un éventuel partenariat avec la partie turque. L’ambassadeur turc m’a déjà rendu visite et nous en avons discuté. On voudrait renforcer les relations culturelles bilatérales », a lancé Mohamed Zine El-Abidine.

Par ailleurs, l'interview a porté sur l'une des préoccupations exprimées par le ministre dès le début de son mandat, en l'occurrence, la décentralisation de la culture.

« La décentralisation de la culture fait partie des priorités. On la réalise à travers le programme 'Tunisie : cités des arts', dont le but est de faire créer de chaque village tunisien une référence culturelle spécifique à la région », rappelle le ministre.

Il a souligné que le ministère assure le suivi périodique avec les délégués régionaux de la culture pour que le programme soit maintenu et appliqué en continuité dans toutes les régions.

Evoquant la polémique soulevée par l’attribution des cartes professionnelles, Mohamed Zine El-Abidine donne raison à certains artistes qui ne se lèvent contre la méthode actuelle d'attribution.

«Le ministère révisera les critères d’attribution des cartes professionnelles, sans qu’il y ait d’injustice ou d’atteintes aux artistes », indique notre interlocuteur.

S'agissant du budget du département de la Culture, le ministre estime qu’il est insuffisant, ne dépassant pas les 0,81% du budget de l’Etat.

«On souhaite que le budget soit renforcé pour mener à terme les réformes nécessaires et faire du secteur de la culture l’un des secteurs vitaux et un levier de la croissance économique », conclut le le ministre.

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