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Extrême-Nord camerounais: 136 écoles restent désertées, Boko Haram est passé par là

07.09.2015 - Mıse À Jour : 07.09.2015
Extrême-Nord camerounais: 136 écoles restent désertées, Boko Haram est passé par là

AA/ Extrême-Nord (Cameroun)/ Peter Kum

Alors que les élèves camerounais retrouvent les bancs du savoir ce lundi, 136 des 2524 écoles de l’Extrême-Nord camerounais ne recevront pas leurs apprentis, Boko Haram y est pour beaucoup, a indiqué à Anadolu un ministre camerounais.

Des 26.842 élèves de l'extrême Nord, près de 6000 élèves seront, donc, privés de l'école à l’entame de la prochaine année scolaire.

« Certaines régions situées le long de nos frontières occidentales avec le Nigeria (notamment l’Extrême-Nord, ndlr) ont subi plusieurs agressions de la part du groupe terroriste Boko Haram. Cette situation d’insécurité a fortement perturbé le fonctionnement de certaines écoles. 136 écoles ont du fermer leurs portes depuis décembre 2014 et les élèves ont du être transférés dans des écoles périphériques sécurisées », déclare à Anadolu, Youssouf Hadidja, Ministre de l’Education de Base.

Il note, néanmoins, que les efforts se poursuivent pour pallier ces difficultés.

Dans toutes les réunions au niveau des autorités compétentes, des concertations se faisaient ces derniers jours pour adopter de nouvelles mesures de sécurité dans les campus du reste des écoles et alentours. Rien n’a exfiltré jusqu’à présent à propos desdites mesures.

« Nous avons demandé aux responsables d’établissements de se munir de détecteurs de métaux et de recruter des gardiens qui doivent utiliser ces détecteurs de métaux à l’entrée des écoles », indique Mahamat Mahamat, délégué départemental des enseignements secondaires pour le Diamaré.

Toutes les écoles doivent être clôturées et aucun élève ne doit quitter son établissement avant l’heure de la sortie, en ont décidé les autorités de l’Extrême-nord.

Mais, malgré toutes les assurances données aux parents et des mesures de sécurité prises par les autorités, certains parents restent sceptiques par rapport à la rentrée prochaine dans la région de l’Extrême-nord.

« Nous n’avons pas les moyens financiers pour préparer la rentrée scolaire. Avec les exactions de Boko Haram, nous n’avons pas travaillé nos champs et nous n’avons rien récolté. Avec quels moyens allons-nous donc acheter des cahiers et autres gadgets? », S’interroge le vieux Bouba Acham, cultivateur à Mora.

«J’ai déjà évacué ma famille pour l’installer dans le sud du pays. La vie est devenue invivable ici. Dissuadés par les attaques de Boko Haram, les camions ne viennent plus ici. Les manuels scolaires ne sont plus disponibles sur le marché. J’ai même demandé d’être affecté d’ici », informe un fonctionnaire.

« Notre professeur est rentré au sud du pays après l’assassinat de son épouse au marché par les gens de Boko Haram. Depuis ce temps, nous n’avons plus fait cours et cette année, nous ne sommes pas sûrs de le revoir », se désole, pour sa part, un élève qui s’exprimait à Anadolu.

Selon Médecins Sans Frontières, « près de 90 000 camerounais originaires de la zone frontalière avec le Nigeria ont dû fuir leur domicile» et leurs enfants sont listés parmi ceux qui ne prendront pas le train de la rentrée scolaire prochaine.

Adoptant un plan d’urgence, le président camerounais, Paul Biya, a accordé 2.6 milliards de francs Cfa ( 52 M USD) au ministère de l’Education de Base pour la mise en œuvre des projets notamment, la construction de 208 salles de classe, le réaménagement des forages, la fabrication des tables-bancs et les bureaux des instituteurs au profit des populations déplacées dans l’Extrême-Nord.

 
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