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Algérie : Début timide de la campagne des Locales

-La campagne électorale pour les élections locales (élection des assemblées locales et élection des assemblées des gouvernorats), prévues le 23 novembre prochain, a débuté dimanche en Algérie.

Esma Ben Said  | 30.10.2017 - Mıse À Jour : 30.10.2017
Algérie : Début timide de la campagne des Locales

Alger

AA/Alger/Karim Kabir

La campagne électorale pour les élections locales (élection des assemblées locales et élection des assemblées des gouvernorats), prévues le 23 novembre prochain, a débuté dimanche en Algérie.

Pendant trois semaines, que va durer la campagne, les 51 partis et les quatre alliances ainsi qu’un groupe d’indépendants vont se disputer les faveurs des électeurs, estimés à plus de 22 millions, dans l’espoir de s’adjuger les 1541 communes que compte le pays ainsi que 48 départements.

Au total, ce sont 10.196 listes, dont 9.575 pour les Assemblées populaires communales (APC) et 621 pour les Assemblées populaires de provinces (APW) qui sont engagées dans la bataille.

Au premier jour de cette campagne, dimanche, force est de constater qu’il n y a pas eu d’engouement de la population.

Les panneaux d’affichage réservés pour les candidats demeurent par certains endroits vides alors que les meetings programmés par les leaders de formations politiques pour cette première journée n’ont pas drainé la grande foule. Le contexte économique difficile, marqué par la crise et l’inflation qui mettent à mal le pouvoir d’achat des citoyens, conjugué à la crise de confiance des citoyens envers le personnel politique, dans lequel interviennent ces élections y sont probablement pour quelque chose.

«Le spectre de l'abstention devrait marquer cette élection (…) les candidats auront beaucoup à faire afin de convaincre les d'électeurs à adhérer à leurs programmes », a commenté le journal arabophone, El Khabar.

«La campagne électoral s'ouvre dans une indifférence quasi générale (…) elle sera sans nul doute, sans éclat, morne et à la limite ennuyeuse. Et pour cause : les élections de cette fois-ci se dérouleront dans un contexte politique, économique et social des plus délétères », relève, de son côté, le quotidien francophone Liberté.

Mais pas que ça : il y a aussi les soupçons de fraude au profit des partis du pouvoir, le Front de libération nationale (FLN) d’Abdelaziz Bouteflika et le Rassemblement national démocratique (RND) du premier ministre, Ahmed Ouyahia, que dénoncent d’ores et déjà l’opposition.

«La fraude a déjà commencé », a dénoncé dans une déclaration à Anadolu Talaiou El Houriyet (avant-garde des libertés), le parti de l’ex premier Ministre, Ali Benflis.

«La fraude a commencé avec l’instrumentalisation de la justice », assure, pour sa part, le plus vieux parti d’opposition, le front des forces socialistes (FFS).

En plus de la polémique sur le fichier électoral auquel elle ne peut, pour l’heure, accéder, l’opposition fait allusion aux nombreuses listes rejetées par l’administration.

Des accusations que rejette d’un revers de main, le premier ministre. Invité vendredi d’une émission de la télévision publique, Ahmed Ouyahia a indiqué que toutes les conditions sont « réunies pour la tenue d’une élection transparente ».

Il a également affirmé que « son parti lui-même s’est vu rejeter des listes par l’administration ».

«Il y a quelques lacunes, certes, mais ce sont les meilleurs élections organisées dans notre espace géopolitique », a-t-il assuré.

A ceux qui redoutent une forte abstention des électeurs, comme lors des législatives de Mai dernier où le taux avait atteint seulement 35, 37 %, Ahmed Ouyahia a estimé que « la participation sera plus importante lors des locales car elles ont un lien direct avec le citoyen, sans compter que l’esprit du village, de la tribu jouent aussi ».

«S’il y a abstention, ça sera la faute aux partis dont le mien », a-t-il dit.

Un avis que rejette catégoriquement le mouvement de la société pour la paix (MSP) (islamiste), principal parti d’opposition.

«L’abstention ne sera pas un problème pour notre parti. Nous, nous avons des militants qui voteront pour nos candidats. En cas de forte abstention, c’est l’administration qui organise les élections qui sera montrée du doigt et non pas les partis. L’abstention est intimement liée à la transparence des élections », a affirmé lors d’une conférence de presse, samedi, le président du parti, Abdelmadjid Menasra.

Si pour quelques petits partis, il s’agit d’affirmer leur existence lors de ces élections, pour les grands partis, l’enjeu est lié essentiellement à l’élection présidentielle de 2019.

D’où la nécessité, pour eux, de gagner le maximum de communes et de départements. Vu sous cet angle, les partis du pouvoir apparaissent comme les grands favoris, étant les seuls à avoir présenté le maximum de listes. Sans compter la loi électorale, contestée par l’opposition qui réclame sa révision, qui joue en leur faveur.

Une des dispositions, en effet, stipule que les listes n’obtenant pas 7 % des suffrages ne sont pas admises à la répartition des sièges.

«C’est que le pouvoir a tout planifié dès le départ. L’enjeu majeur étant l’élection présidentielle de 2019, rien n’a été laissé au hasard. Il n y a qu’à avoir le soin pris pour la confection des listes électorales du FLN (…) Dès lors, le résultat des élections du 23 novembre ne pourra être qu’un réplique de ceux des législatives de Mai dernier.

A savoir une confortable première place pour le FLN, suivi du RND, puis du MPA et de TAJ », pronostique le quotidien, le Soir d’Algérie. Le MPA et TAJ sont de nouveaux partis proches du pouvoir.


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