Afrique

Burundi : Huit assassinats en l’espace d’une semaine (Rapport)

- Assassinats, arrestations arbitraires, restriction des libertés publiques, les victimes sont principalement des opposants au troisième mandat de Pierre Nkurunziza, d'après SOS-Torture

Esma Ben Said  | 22.10.2017 - Mıse À Jour : 23.10.2017
Burundi : Huit assassinats en l’espace d’une semaine (Rapport)

Burundi

AA/Bujumbura/Yvan Rukundo

Au moins huit personnes ont été assassinées durant la semaine du 14 au 21 octobre, indique un rapport de SOS-Torture sur les violations des
droits de l’Homme, rendu public dimanche.

D'après l'organisation de défense des droits de l'homme, un enfant a été tué lors d’une attaque à la grenade dans la commune Mugina, province Cibitoke, dans
l’ouest du pays où quatre autres personnes d’une même famille ont été blessées.

S’exprimant sur les arrestations arbitraires, SOS-Torture affirme avoir répertorié dix cas dont deux personnes restent introuvables depuis leur arrestation par le responsable adjoint du service national des renseignements (SNR), toujours dans la province de Cibitoke.

Le rapport revient également sur un cas de torture dans le sud du pays, à Rumonge, où des jeunes affiliés au parti présidentiel ‘’Imbonerakure’’ ("ceux qui voient de loin") sont pointés du doigt comme des auteurs de ce traitement inhumain.

SOS-Torture accuse également, dans son rapport, le parquet de Makamba, dans le sud du pays, de maintenir en détention six hommes pourtant acquitté
depuis un mois par la Cour d’Appel de Bururi (sud).

« Le parquet refuse d’exécuter l’arrêt de la cour sans raison légale », charge-t-elle, notant que les victimes de ces assassinats, arrestations ou tortures sont
principalement des membres des partis d’opposition présumés être contre le 3 ème mandat de Pierre Nkurunziza.

Avec l’objectif d’informer sur les violations graves des droits de l’homme, SOS-Torture a été créée après le carnage d’une centaine de personnes des quartiers
contestataires au cours de la journée du 11 décembre et celle du 12 décembre 2015 par certains ‘’policiers ‘’ sous prétexte de poursuivre des rebelles qui
venaient d’attaquer des camps militaires situées à la périphérie de la capitale.

Bujumbura n’a pas encore réagi à ce nouveau rapport.

Le Burundi est plongé dans une crise politico-sécuritaire, depuis plus de deux ans, née de la troisième candidature du président Pierre Nkurunziza, en avril 2015, contestée par l’opposition, la société civile et une partie de son propre camp qui accusent Nkurunziza d’avoir violé la Constitution et l'Accord d'Arusha qui a
mis fin à la guerre civile de 1993-2006.

Les violences consécutives ont fait depuis un an plus d’un millier de morts et poussé plus de 400.000 personnes à l’exil d’après le récent rapport du Haut-
commissariat des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR, octobre 2017).

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