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Cheikh Ikrima Sabri :Les souvenirs de l'incendie d'al-Aqsa sont toujours vifs dans les mémoires

- Un juif australien du nom de Michael Dennis Rohan a été interpellé par la police israélienne comme étant l'auteur de l'incendie qui s'était déclaré le 21 août 1969. Une diversion pour étouffer l'affaire selon les palestiniens.

Abdel Ra'ouf Daoud Abdel Ra'uof Arnaout, Afra Aksoy, Ayvaz Çolakoğlu  | 22.08.2017 - Mıse À Jour : 22.08.2017
Cheikh Ikrima Sabri :Les souvenirs de l'incendie d'al-Aqsa sont toujours vifs dans les mémoires Photo d'archives

Quds

AA - Jérusalem - Ayvaz Colakoglu

Le président de l'Instance des oulémas de Jérusalem, Cheikh Ikrima Sabri a indiqué que les traces laissées par l'incendie volontaire déclenché dans la mosquée al-Aqsa, il y a de cela 48 ans, sont toujours vifs dans les mémoires.

Cheikh Ikrima Sabri qui enseignait, à cette époque, au lycée situé dans la cour de la mosquée al-Aqsa a partagé, avec le correspondant de l'agence Anadolu, ses souvenirs du jour de l'incendie et des événements qui ont suivi.

"C'était le 21 août 1969, vers 7 heures du matin, l'école était fermée. Des flammes s'élevaient de la mosquée d'al-Aqsa, des appels à l'aide étaient lancés depuis les hauts-parleurs de la mosquée à l'attention des habitants du secteur. Des hommes, des femmes, des jeunes et des vieux ont accouru à al-Aqsa. L'incendie s'est rapidement propagé, c'était une scène d'horreur", a t-il expliqué.

"Au début, nous avons tenté de lutter contre l'incendie de façon très archaïque", se souvient Cheikh Sabri, parlant d'une chaîne humaine pour transporter l'eau et du sable. Il se souvient également de la colère du peuple palestinien s'activant pour éteindre l'incendie tout en scandant des slogans hostiles à Israël.

Sabri a précisé que les opérations pour circonscrire l'incendie se sont ainsi poursuivies jusqu'à l'arrivée des premiers véhicules de pompiers, "Les autorités israéliennes ont délibérément bloqué l'accès à la zone aux véhicules de secours. A l'arrivée des pompiers, toute la partie Sud de la mosquée avait été ravagée par les flammes, les tapis de prières et des exemplaires de Coran ont brûlaient" a t-il relevé.

Le même jour, l'Instance des oulémas de Jérusalem avait désigné "les forces d'occupation" comme étant responsable de cette tragédie.

"Après la prière de l'après-midi, les gens ont manifesté dans la rue avec, entre les mains, des morceaux brûlés de l'étoffe de Saladin et en lançant des slogans hostiles à Israël. L'incendie s'était déclaré un jeudi, les portes d'al-Aqsa ont été fermées pour travaux et la prière du vendredi n'a pas pu être accomplie à al-Aqsa", a regretté Cheikh Sabri.

Un juif australien du nom de Michael Dennis Rohan a été interpellé par la police israélienne comme étant l'auteur de l'incendie. Une diversion pour étouffer l'affaire, selon les palestiniens.

"Plusieurs personnes sont impliquées dans cet incendie. Les matières hautement inflammables utilisées ce jour là, un citoyen lambda ne pouvait se les procurer, seul. L'Etat ou l'armée sont en mesure de se procurer de tels produits. L'incendie a été planifié par les forces d'occupation et les produits fournis par eux aux auteurs", a affirmé Cheikh Ikrima Sabri.

Dans ce terrible incendie, un des symboles de la libération de Jérusalem, l'étoffe de Ṣalāḥ ad-Dīn Eyubi (Saladin), couvrant le "minbar" principal (estrade), avait été pris pour cible.

Pour le Cheikh, près de 50 ans plus tard, de lourdes menaces continuent à peser sur la mosquée al-Aqsa en raison de "l'avidité des juifs".

Des expertises ont fait état de "troubles psychiatriques" en ce qui concerne l'auteur principal, Michael Dennis Rohan. Ce dernier a été extradé vers l'Australie en 1974 et serait décédé en 1995, selon les médias locaux.

Les travaux de restauration engagés ont duré de longues années, en raison des blocages opérés par Israël. Une plainte avait même été déposée, par la fondation en charge des travaux, pour dénoncer les agissements de la police israélienne.

L'étoffe de Saladin a été reproduite à l'identique par les étudiants de l'université jordanienne de Belka en 2007 et entièrement financé par le roi Abdallah II de Jordanie.



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