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France: Les candidatures pour la présidentielle de 2017 commencent à se préciser

Si pour l’heure, il n’est pas encore possible d’établir une liste définitive de candidats, certains sont sûrs de voir leurs noms s’afficher sur les panneaux électoraux.

1 23  | 22.01.2017 - Mıse À Jour : 23.01.2017
France: Les candidatures pour la présidentielle de 2017 commencent à se préciser

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AA/ Paris/ Fatih Karakaya

La France élira, les 23 avril et 7 mai prochains son président pour un nouveau quinquennat.

Alors que plusieurs partis ont déjà désigné leurs candidats, le parti socialiste entame le premier tour de ses primaires aujourd’hui. Lors du second tour, une semaine plus tard, les deux arrivés en tête se départageront pour être le représentant du PS.

2 millions de sympathisants sont attendus ce dimanche pour désigner les deux favoris qui seront présents au second tour. Après le renoncement très tardif de François Hollande, son premier ministre Manuel Valls n’avait pas hésité à se lancer dans la course. Dans la posture du Premier ministre sortant, il est en position difficile et a du mal à défendre un bilan qui a poussé Hollande à abandonner.

Parmi les 7 candidats, plusieurs ont déjà été ministres sous la présidence de Hollande. C’est le cas notamment d’Arnaud Montebourg, de Benoît Hamon, de Sylvia Pinel ou de Vincent Peillon. On retrouve également deux autres candidats non membres du Parti socialiste qui sont Jean-Luc Bennahmias et François de Rugy qui a préféré la primaire socialiste à celle des écologistes.

Par ailleurs, aucun sondage ne donne beaucoup d’espoir à la gauche. Seul Manuel Valls n'arriverait qu’en cinquième position avec seulement 10% pour le sondage le plus optimiste dont celui de la société Ipsos réalisée avant les résultats du premier tour entre les 10 et 15 janvier sur un échantillon de 15 921 personnes. Les autres candidats seraient largement en dessous des 10% voire moins de 5% dans le cas où Vincent Peillon sera mandaté.

Mais l’ombre du 49-3 utilisé plusieurs fois par Manuel Valls et les violences y compris physiques sur lui de ces derniers mois inquiète énormément le Parti Socialiste.

Quelles conditions pour pouvoir postuler ?

A l’heure actuelle plus de 50 personnes se sont déclarées candidats sans pour autant aboutir toutes à une candidature officielle faute d’avoir obtenu les signatures nécessaires.

Outre les conditions constitutionnelles, le plus grand obstacle pour être candidat est de pouvoir rassembler 500 signatures. En effet, un candidat à la candidature doit disposer de ces 500 signatures de parrainages des élus aussi bien au niveau local que national. Mais certains candidats dénoncent cette condition, soutenant que « des pressions sont exercées sur les élus afin qu'ils apportent pas leur soutien aux candidats indépendants ».

Les autres principaux candidats

Si pour l’heure, il n’est pas encore possible d’établir une liste définitive de candidats, certains sont sûrs de voir leurs noms s’afficher sur les panneaux électoraux.
C’est le cas de Marine Le Pen, qui, après avoir pris la place de son père, a adopté une stratégie consistant à dé-diaboliser son parti. Tous les sondages donnent une grande chance aux frontistes d’être présents au second tour. Ce même sondage de l’institut IPSOS attribue à Marine Le Pen 25% des intentions de votes dépassant ainsi François Fillon.

Ce dernier avait largement remporté face à Alain Juppé. Pour autant, pour IPSOS François Fillon arriverait à 24% juste derrière le candidat frontiste.

Quant au candidat de la Gauche Radicale, Jean-Luc Mélenchon, qui s’est distingué ces dernières semaines par sa présence sur les réseaux sociaux, est connu également pour son soutien inconditionnel au groupe terroriste PKK. Jean-Luc Mélenchon devancerait de 5 points Manuel Valls, si celui-ci était désigné candidat, pour atteindre les 15% toujours pour le même sondage.

Le seul candidat indépendant à avoir sa chance

L’ancien ministre de Hollande Emmanuel Macron qui se lance malgré le parti socialiste inquiète la gauche. Le spectre de 2002 hante les esprits des socialistes qui sont donnés perdants quel que soit leur candidat.

Le candidat surprise de ces présidentielles progresse régulièrement dans les sondages à tel point que certains socialistes se demandent même si le parti socialiste ne devrait pas renoncer à présenter un candidat. Si pour l’heure des députés se gardent de faire des déclarations, certains ont déjà affirmé en « off-record », qu’ils allaient rallier Macron après la primaire. Dans ce même sondage, ce dernier attendrait 21% si ce n’est pas Manuel Valls qui est désigné. Dans le cas contraire, il obtiendrait le score de 19%. Jamais un candidat indépendant n’avait eu d’aussi bons scores dans les sondages.

Seule la position du centriste François Bayrou qui s’est déjà présenté plusieurs fois reste inconnue. En effet celui-ci avait soutenu Alain Juppé. Mais sa défaite l'a «poussé à réfléchir à l’opportunité de se représenter ».

Une candidature de Bayrou n’arrangera pas les affaires d’Emmanuel Macron qui bénéficie d’un grand soutien des centristes. Mais après plusieurs échecs lors des dernières élections, Bayrou trouvera-t-il la force de mener, une fois de plus, une campagne difficile dont l’issu est incertain ?

A noter aussi que le sondage d’Ipsos attribue moins de 3% à tous les autres candidats.

Second tour fatale, une fois de plus, pour les frontistes ?

Après 2002 où Jean Marie Le Pen avait réussi à se maintenir au second tour, il semblerait que ça soit le cas aussi pour Marine Le Pen. Mais pour le moment aucun sondage ne lui accorde une chance, quel que soit le candidat en face. Bien qu’elle ait choisi une politique d’ouverture, le « vote musulman » ne lui semble pas intéressant pour combler son retard.

Pour Ali Gedikoglu, président de l’ONG, COJEP International, « le vote musulman est perçu comme acquis d’avance au parti socialiste. » Or, pour lui ce fut le cas avant les années 2000 où le parti socialiste était perçu proche des immigrés. Mais pour Gedikoglu « dorénavant aucun parti n'a le monopole du vote musulman. Les musulmans choisissent de voter en leur âme et conscience selon les discours des partis politiques et parfois une petite minorité de musulman est séduite par le discours de Marine Le Pen »

Or à en croire un sondage réalisé par l’institut de sondage Opinionway, à la sortie des urnes, lors du second tour en 2012, 93% des musulmans qui se sont déplacés auraient voté François Hollande.

Pour autant, la société Ifop estimait dans la même période à 57%, les votes de cette catégorie de la population pour le même candidat. Quoi qu’il en soit, cela montre un ancrage à gauche très important. Mais, pour un bon nombre de citoyens français comme le président du Parti Egalité Justice, Sakir Colak, « le vote musulman n’ira plus automatiquement au parti socialiste car Hollande a tellement déçu, sur tous les plans que la plupart regrette mais n’avait pas d’autre choix face à un Sarkozy ouvertement islamophobe » explique-t-il.

Pour le moment, le front républicain semble se tenir face au Front National. Mais « le ni ni » de la droite pourrait un jour faire tomber ce dernier rempart et permettre à Marine Le Pen d’accéder à la plus haute fonction.

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