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GRAPHIQUE - Le Sinjar toujours menacé par la présence du PKK

- L’organisation terroriste cherche à faire de Sinjar un «deuxième Mont Kandil» (base principale du PKK en Irak) en y maintenant des milliers de militants dans cette région qui se trouve à moins de 100 km de la Turquie.

Uğur Çil, Ekip, Tuncay Çakmak  | 30.03.2017 - Mıse À Jour : 31.03.2017
GRAPHIQUE - Le Sinjar toujours menacé par la présence du PKK TBMM Anayasa değişiklik teklifi görüşmelerinde son durum copy

Mosul

AA - Ankara

Malgré la fin de la présence de Daech dans le district de Sinjar de Mossoul, dans le nord de l’Irak, l’organisation terroriste PKK ne met pas fin à son occupation.

L’organisation terroriste cherche à faire de Sinjar un « deuxième Mont Kandil » (base principale du PKK en Irak) en y maintenant des milliers de militants dans cette région qui se trouve à moins de 100 km de la Turquie.

Sinjar, dont l’autre nom est Shingal, se trouve à environ 130 km de Mossoul, à 55 km au sud-est de Tal Afar et à 40 km de la frontière avec la Syrie.

La ville est principalement composée des Yézidis, des Kurdes et des Arabes. Sa proche proximité est majoritairement composée de Turkmènes.

Sous Saddam, la population avait fortement été arabisée.

Après l’invasion du pays par les américains, la ville a de nouveau été repeuplée de Kurdes et de Yézidis.

Entourée de montagnes, la ville possède une position stratégique et commerciale importante. Avant 2014, sa population était estimée à 350-400 mille habitants.

Avec l’attaque de la ville en 2014 par Daech, sa population a reculé à environ 88 000 personnes.

Aujourd’hui, la population de Sinjar est à 82% composée de Yézidis, à 13% de Kurdes musulmans et à 5% d’arabes. Les 5% restants sont composés de Chrétiens et de Kakaï (kurdes hétérodoxe, aussi appelés Sarlis).

Depuis l’attaque de Daech, les Yézidis et les Kurdes de Sinjar coopèrent.

En novembre 2016, plus de 25 mille familles Yézidis se sont réfugiées dans le district autonome Kurde du Nord de l’Irak, alors que 7 500 familles sont venues en Turquie, en Syrie et en Europe.

Pendant l’occupation de la ville par Daech (jusqu’en novembre 2015), 300 000 personnes ont été déplacées.

Aujourd’hui, le Sinjar est contrôlé par le PKK et le Parti du Kurdistan Démocratique de Barzani (KDP).

La question du statut de Sinjar :

La ville est appelée Sinjar par les Arabes et les Turkmènes alors que les Kurdes l’appellent Shingal.

Un référendum devait se tenir en 2007 pour définir le statut de Sinjar, conformément à la constitution de l’Irak concernant les zones à « départager », mais il n’a pas été organisé.

Selon un rapport des Nations Unies pour Sinjar, les Yézidis et les Kurdes souhaiteraient rejoindre le district du Nord de l’Irak, alors que les Arabes s’y opposent.

L’un des leaders Yézidis, Mir Tahsin Sait Beg, s’est positionné en faveur du rattachement au district, et demande le retrait du PKK de la région.

Les Forces de Défense du Sinjar (HPŞ), principal groupe armé Yézidis de la région avec ses 2 500 combattants, dont le leader est Haydar Şeşo, a rejoint les rangs des Peshmergas en 2017.

Une deuxième base alternative au Mont Kandil :

Depuis 1993, les Yézidis victimes des discriminations appliquées par le régime de Saddam, ont été une priorité pour la propagande du PKK.

Prétextant la lutte contre Daech qui s’était emparé de la région en 2014, le PKK s’est installé à Sinjar pour y occuper une position géostratégique très intéressante.

Le PKK veut faire de Sinjar sa deuxième base principale et ainsi s’assurer une alternative à Kandil.

Les médias proches de l’organisation terroriste mais aussi les Médias occidentaux ont repris la propagande du PKK affirmant qu’il vient en aide aux Yézidis. Les combattantes du PKK ont joué un rôle important dans cette campagne médiatique qui a légitimé sa présence à Sinjar.

En s’installant à Sinjar, le PKK est désormais voisin de Kamishli et de Haseke en Syrie (tout proche de la Turquie), contrôlées par le PYD, sa branche locale.

En mars, le PKK a affronté les forces des Peshmergas de Rojava, faisant ainsi monter les tensions dans la région.

Face à cette situation, le président irakien aurait demandé à la Mobilisation populaire [Hashdi Shaabi], groupe armé chiite pro-iranien, de garantir la sécurité dans le secteur.

Cette situation menace sérieusement les forces du KDP à Sinjar.

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