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Menace d’attentat déjouée en France: Les deux suspects étaient lourdement armés et « déterminés »

le procureur de Paris François Molins a tenu une conférence de presse dans laquelle il est revenu, entre autres, sur la chronologie des événements ayant abouti à l’arrestation des deux suspects.

Nadia Chahed  | 18.04.2017 - Mıse À Jour : 18.04.2017
Menace d’attentat déjouée en France: Les deux suspects étaient lourdement armés et « déterminés »

France


AA/Paris/Souhir Bousbih

Après l’interpellation mardi matin à Marseille de deux hommes soupçonnés de préparer un attentat « imminent » sur le sol français, le procureur de Paris François Molins a tenu une conférence de presse mardi soir dans laquelle il est revenu, entre autres, sur la chronologie des événements ayant abouti à l’arrestation des deux suspects, Mahiedine M, 29 ans, et Clément B., 23 ans.

Les deux hommes, explique le procureur, ont été arrêtés dans le cadre d’une enquête en flagrance ouverte le 12 avril par la section anti-terroriste du parquet de Paris pour des chefs « d’association de malfaiteurs terroriste en vue de commettre des cimes d’atteintes aux personnes, acquisition et détention d’armes, éléments destinés à composer un engin incendiaire ou explosif et fabrication d’éléments explosifs».

Des éléments, basés sur des écoutes téléphoniques, des témoignages de proches et des investigations techniques, attestent que les suspects se préparaient à « une action violente sans que l’on puisse déterminer le jour ni la ou les cibles visées » a-t-il poursuivi, confirmant les propos du ministre de l’intérieur Mathias Fekhl mardi matin.

Au domicile des deux hommes, loué à Marseille depuis le 10 avril, les enquêteurs ont, notamment, retrouvé plusieurs armes de poings, des cartouches, un fusil mitrailleur, 3 kilos d’explosifs, un couteau de chasse, de l’acétone, de l’acide sulfurique et des masques, a poursuivi le procureur.

Un arsenal lourd, mis à jour par le fruit du travail « tenace » des enquêteurs face à des hommes « méfiants et déterminés » a souligné François Molins.

Les enquêteurs, poursuit François Molins, se sont d’abord intéressés à Mahiedine. M, après avoir eu connaissance de plusieurs éléments. Le premier : le 7 décembre 2016, une perquisition administrative a été menée au domicile de Mahiedine M à Roubaix, dans le Nord de la France. Ce dernier, absent des lieux, n’a pu être interrogé mais un drapeau de Daech et de la documentation djihadiste ont été retrouvés chez lui.

Un autre homme, en revanche, était présent sur les lieux : Clément M, qu’il a connu lors d’un court passage en prison en 2015. Par la suite, les enquêteurs ont découvert que Mahiedine M cherchait à entrer en contact avec DAESH pour leur transmettre une vidéo d’allégeance, dans laquelle on voit « un fusil, un drapeau noir, des dizaines de munition et une d’un quotidien avec en couverture candidat ». Convaincus du danger, le parquet ouvre le 5 avril une enquête préliminaire pour le retrouver.

Des témoignages de proches, des investigations techniques et des recoupements téléphoniques permettent de mettre en avant ses liens avec Clément M, moins connu en France des services de police, mais défavorablement connu de la Belgique, qui avait ouvert une enquête à son égard pour des soupçons de « djihadisme ».

Le jeune homme, converti en 2004 avec des « gens de la communauté tchétchène », était lui aussi introuvable ; Sa famille avait signalé sa disparition dès mars 2015 et signifié aux autorités sa « radicalisation » et ses velleités de se rendre en Syrie. Il « n’a eu de cesse de déménager et de changer d’identité » a précisé le procureur. Des réquisitions auprès d’une société de covoiturage auront finalement permis de retrouver la trace des individus, qui ont regagné Marseille depuis Nancy à la fin du mois de mars, avec des cartes prépayées et sous de fausses identités.

En déplacement, le chef de l’Etat François Hollande a salué « une prise remarquable » après l’interpellation des deux hommes. « Tout ce que je peux vous dire, c’est que nos services et nos policiers ont travaillé de manière remarquable nous permettant d’arrêter deux personnes qui vont maintenant être confrontées devant des juges et des policiers pour que nous sachions exactement quelles étaient leurs intentions » a-t-il déclaré.

François Fillon a également félicité dans un communiqué les forces de l’ordre «qui ont mis hors d’état de nuire deux personnes soupçonnées de préparer un attentat en lien avec l’élection présidentielle », soulignant que la « démocratie ne doit pas plier devant les menaces et les intimidations des terroristes ».

Emmanuel Macron a fait pareil de son côté, félicitant des forces de sécurité qui ont su montrer à quel point elles étaient des « éléments essentiel à la vie républicain, à la protection des Français et à la défense de nos institutions ».

Cette nouvelle intervient alors que la France a été durement éprouvée ces dernières années par plusieurs attentats terroristes sur son sol. Ceux de Toulouse d’abord, en 2012, commis par Mohamed Merah et qui ont coûté la vie à sept personnes.

En janvier 2015, pendant trois jours, trois terroristes tuent 17 personnes à Paris lors des attaques contre le journal Charlie Hebdo et la prise d'otage d'un magasin, l'Hyper Cacher. Le 13 novembre 2015, la France subissait une série de sept attaques terroristes perpétrées par autant de terroristes qui ont fait 129 morts à Paris et Saint-Denis, sa banlieue.

Le 14 juillet dernier, un camion fonçait dans la foule venue assister au feu d'artifice sur la promenade des Anglais à Nice et tue au moins 84 personnes.

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