Politique

Des Palestiniens ferment le siège de l’ONU à Ramallah

-Une cinquantaine d’activistes entend ainsi protester contre le "manque d’initiative" de l'organisation internationale pour soutenir le détenu Bilal Kayed, détenu par Israël et en grève de la faim depuis 69 jours.

Qays Abu Samra  | 22.08.2016 - Mıse À Jour : 23.08.2016
Des Palestiniens ferment le siège de l’ONU à Ramallah

Ramallah

AA/ Ramallah / Qays Abu Samra

Des dizaines d’activistes palestiniens ont fermé, lundi matin, le siège des Nations Unies dans la ville de Ramallah, au centre de la Cisjordanie, pour protester contre ce qu'ils ont qualifié de «manque d’initiative» de l'organisation internationale pour soutenir sérieusement le détenu Bilal al-Kayed, qui poursuit depuis 69 jours une grève de la faim dans une prison israélienne.

Le correspondant d’Anadolu a rapporté qu’une cinquantaine d’activistes palestiniens se sont rassemblés à partir de 05:00 GMT devant le siège des Nations Unies à Ramallah, empêchant les employés de l’organisation internationale d’y accéder.

Les manifestants ont brandi des banderoles appelant à une mobilisation internationale pour la libération du détenu al-Kayed. Ils ont scandé des slogans dénonçant le «manque d’initiative» des Nations Unies pour soutenir les prisonniers palestiniens détenus par Israël.

Nazek al-Kayed, la sœur du détenu a déclaré au correspondant d’Anadolu, en marge de la manifestation : «Mon frère poursuit depuis 69 jours une grève de la faim, pour exprimer son refus de la détention administrative. Aucune action internationale efficace n’a été entreprise pour le libérer».

«Où sont les organisations internationale de défense des droits de l'homme et des libertés?», s’est-elle interrogée.

Lors de la manifestation, des activistes ont distribué aux médias un communiqué de presse affirmant : «Nous annonçons, lundi, avoir fermé le siège de l'ONU à Ramallah, pour protester contre son incapacité à prendre des mesures sérieuses pour soutenir le détenu en grève de la faim depuis 69 jours dans les prisons de l'occupation».

«Le fait que les Nations Unies abandonnent à leur sort al-Kayed et des dizaines de prisonniers palestiniens solidaires, constitue une violation flagrante de la Charte de l'ONU qui stipule le respect des principes fondamentaux et des valeurs de la dignité humaine et de liberté», a affirmé le communiqué.

Les manifestants ont exigé une action plus déterminée de la part des Nations Unies, l’appelant à faire pression sur Israël pour libérer al-Kayed, et mettre fin à sa politique de «détention administrative» qualifiée d'"arbitraire".

D’importants renforts sécuritaires palestiniens ont été déployés lors de la manifestation aux alentours du siège de l'ONU, pour assurer la sécurité de ses employés.

Un Tribunal israélien avait transféré Bilal al-Kayed, un activiste du Front Populaire pour la Libération de la Palestine(FPLP) en «détention administrative», après qu’il a terminé de purger une peine de 15 ans de prison, selon le Club du prisonnier palestinien.

Une mesure qui l’a incité à entamer une grève de la faim.

La détention administrative est une décision d’emprisonnement sans procès. Cette mesure renouvelable indéfiniment tous les six mois, permet d’emprisonner quelqu’un sans lui notifier de charge. Israël prétend détenir des dossiers classés «secret sécuritaire» à l’encontre du prisonnier faisant l’objet d’une détention administrative.

Des centaines de prisonniers palestiniens avaient entamé, le 17 juillet dernier, une grève ouverte de la faim, pour soutenir Bilal al-Kayed.

Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.