Politique

El Guerrab: les discriminations que j'ai subies n'ont jamais affecté ma citoyenneté

-M'jid El Guerrab a été élu député de la République en Marche (parti présidentiel) lors des Législatives du 18 Juin dernier, avec 59,6 % des voix.

Esma Ben Said  | 17.08.2017 - Mıse À Jour : 17.08.2017
El Guerrab: les discriminations que j'ai subies n'ont jamais affecté ma citoyenneté

Tunisia

AA - Tunis -Seif Eddine Trablesi

Elu député de la République en Marche (parti présidentiel) à l’Assemblée Nationale lors des dernières élections législatives en France le 18 Juin dernier, avec 59,6 % des voix, le Franco-marocain M’jid El Guerrab ambitionne de lutter "contre l'injustice".

Né en 1983 à Aurillac en Auvergne, marié et père de deux enfants, ce fils d’immigrés marocains s’engage très tôt dans le militantisme associatif et politique.

Dès son jeune âge, M’jid El Guerrab milite dans les associations locales de sa ville, avant de faire ses classes par la suite dans le parti socialiste.

“Mon engagement est avant tout contre l’injustice, depuis tout petit l’injustice m’a toujours révolté”, raconte le député de la République en Marche à Anadolu.

“J’ai moi-même été victime de discriminations, c'est un classique pour la majorité de ceux qui sont issus de l’immigration, comme le fait de ne pas être reçu comme tous les autres lors d’un entretien d’embauche’’ témoigne le jeune député.

El Guerrab affirme que ces discriminations qu’il a pu vivre n’ont jamais affecté sa citoyenneté, “nos parents vivaient en France un peu comme des invités, moi je suis né en France et j'appartiens à une génération qui se sent propriétaire”.

Le goût de l’effort, le franco-marocain dit le tenir de son père “ mon père était bûcheron, c’est un métier difficile, il n’avait pas de salaire, son revenu dépendait de la quantité de bois qu’il était capable de couper et de revendre au quotidien. Cela m’a donné le goût de l’effort et de l’entrepreneuriat, c’est probablement ce qui m’a orienté vers des études de management et de gestion d’entreprise, à coté de mes études en sciences politiques à Aix en provence (Sud)’’ assure El Guerrab.

Sa première expérience professionnelle en politique El Guerrab raconte l’avoir vécue avec la candidate Ségolène Royal lors des élections présidentielles de 2007.

A l'âge de 24 ans il devient le responsable de la cellule de riposte et de veille pour la candidate socialiste. En 2011 il rejoint le cabinet du président du sénat Jean-Pierre Bel.

Deux ans plus tard il décide de mettre son expertise en communication sur le marché et crée son entreprise en communication “ j’ai travaillé entre la France et le Maroc, j’ai eu de beaux clients, j’ai beaucoup appris de cette expérience”, raconte-t-il.

Son aventure avec la République a véritablement commencé à la suite d'une rencontre avec Emmanuel Macron.

“En septembre 2016 j’ai cosigné une tribune intitulé “Nous, Français et musulmans, sommes prêts à assumer nos responsabilités”. Une tribune qui nous a value d'être reçu par nombre de personnalités politiques en France, dont Emmanuel Macron qui n’était plus au gouvernement et qui venait tout juste de lancer le mouvement En Marche. Et de tous les politiques qui nous ont reçu c’est celui qui m'a le plus convaincu” se souvient le député.

"Sur les questions identitaires qui ont dominé le débat public en France l’année dernière, après les attentats terroristes Macron a été le plus convaincant’’ estime El Guerrab, qui dit avoir été terriblement déçu par le parti socialiste sur ces questions, notamment après le débat sur la déchéance de nationalité.

Le jeune député reconnaît avoir été “intellectuellement charmé” par l’actuel président de la république, “j’ai donc décidé de m’engager dans son mouvement, ce qui m’a permis de voir l’évolution de l’intérieur, j’ai vu Emmanuel Macron président de mouvement, ensuite candidat, ensuite candidat au deuxième tour et puis président, l’évolution est assez impressionnante”, confie El guerrab.


Quant à son rôle dans le mouvement En Marche, El Guerrab estime avoir été surtout utile sur le terrain qu’il connaît le mieux à savoir le Maghreb et l’Afrique de l’ouest.


“J’ai fait une grande marche africaine, plus de 3000 Km, entre les pays du Maghreb et de l’Afrique de l’Ouest, on a essayé de participer au développement du mouvement en ouvrant des comités locaux de la république en Marche un peu partout’’, raconte le député.

Entre temps, El Guerrab est investi pour être le candidat de la république en Marche au élections législatives de 2017 sur la 9ème circonscription des Francais de l’étranger qui englobe son terrain favori, le Maghreb et l’Afrique de l’Ouest.

Le député explique avoir choisi cette circonscription pour deux raisons “ parce que c'est une circonscription que je connais très bien, où j'ai déjà vécu, et surtout parce que 80% des électeurs de cette circonscription sont comme moi, à savoir des binationaux’’.

Sur ses projets de mandat, le député de la République en Marche dit en avoir deux majeurs pour sa circonscription, la réforme de l’enseignement du Français qui est en net recule depuis plusieurs années, et établir les structures nécessaires afin d’accompagner les entrepreneurs français "sur la voix de la réussite".


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