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France - Prisons : La contestation s’intensifie et se propage

- «140 établissements sont en mouvement sous différentes formes pouvant aller jusqu’au dépôt des clés pour certains»

Esma Ben Said  | 22.01.2018 - Mıse À Jour : 22.01.2018
France - Prisons : La contestation s’intensifie et se propage

France

AA / Paris / Yannis Mahil

Un important mouvement de contestation des surveillants pénitentiaires a lieu lundi dans de nombreuses prisons de France. Ils déplorent, principalement, leurs conditions de travail difficiles et le manque de moyens.

Les syndicats ont, à cet effet, appelé depuis lundi à bloquer les prisons pour faire entendre leur voix.

Selon Emmanuel Baudin, secrétaire national du syndicat Force ouvrière (FO), plus de 115 prisons seraient bloquées dans toute la France.

Le syndicat Ufap-Unsa (Ufap : Union fédérale autonome pénitentiaire / Unsa : Union nationale des syndicats autonomes) affirmait, lundi matin, dans un communiqué officiel que près de «140 établissements sont en mouvement sous différentes formes pouvant aller jusqu’au dépôt des clés pour certains».

Le blocage touche de nombreuses régions de France à l’instar du Grand Est, la Corse, la Banlieue parisienne ou encore la région Rhône-Alpes.

Les tensions sont très vives, notamment après une nouvelle agression qui a eu lieu, dimanche, à Longuenesse dans le Pas-de-Calais où un détenu a attaqué un surveillant avec un pied de table en fer en le blessant au bras, selon un communiqué publié dimanche par la section locale de la CGT pénitentiaire (Confédération générale du travail) de Longuenesse.

L’établissement de Longuenesse est, d’ailleurs, bloqué par les voitures des surveillants en colère depuis 22h dimanche, selon un post publié sur la page facebook de la section CGT Pénitentiaire locale.

Il en est de même pour la prison de Condé sur Sarthe, où des images de pneus en feu et de barricades ont été diffusées sur la page facebook de la section locale de FO Pénitentiaire.

Le syndicat majoritaire Ufap-Unsa a accepté d’être reçu lundi par la Garde des Sceaux pour discuter de la problématique, tout en mettant en garde contre les éventuelles tentatives du gouvernement de diviser les différents syndicats.

Ils ont appelé à l’unité entre les syndicats, malgré les divergences et à la continuation de la protestation, ce qui a été accepté par les autres forces syndicales.

Ainsi, les trois grands syndicats, Ufap-Unsa, Force Ouvrière et CGT Pénitentiaire ont décidé de participer, ensemble, à la rencontre avec la Garde des Sceaux, comme l’ont notamment confirmé Jean-François Froget, secrétaire général de l’Ufap Unsa et Emmanuel Baudin, secrétaire général de FO Pénitentiaire.

Refusant les propositions du gouvernement, les différents syndicats ont affirmé que les blocages et la mobilisation pouvaient se poursuivre jusqu’à ce que le gouvernement réponde à leurs revendications.

On trouve notamment parmi les demandes de certains syndicats comme FO Pénitentiaire «la revalorisation du statut des salaires», «renfort des effectifs», «réforme législative quant à la sécurité prise en charge des détenus», ou encore une amélioration des équipements.

Pour rappel, le mouvement de protestations des surveillants pénitentiaires avait commencé le 11 janvier suite à l'agression de trois gardiens par un détenu terroriste. Suite à quoi, la mobilisation soutenue par les syndicats a rapidement gagné la majorité des prisons françaises.

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