Politique

Guerre civile en Syrie: 61 % du pays est sous le contrôle des terroristes

- Daesh contrôle 75 500 km2, soit 41 % de la superficie de la Syrie. Quant au PYD/PKK, il contrôle 38 500 km2 qui équivaut à 20 % du territoire syrien.

Levent Tok, Selen Temizer, Ayvaz Çolakoğlu  | 31.03.2017 - Mıse À Jour : 01.04.2017
Guerre civile en Syrie: 61 % du pays est sous le contrôle des terroristes

Istanbul

AA - Istanbul/Ankara

La guerre en Syrie rentre dans sa 7 ème année, 61 % du territoire est sous le contrôle des organisations terroristes à l’instar du PYD/PKK et de Daesh, en raison de l’approche complaisante du régime d’al-Assad.

Le conflit syrien a débuté en mars 2011 à la suite d’une manifestation hostile au régime dans la région de Dina, voilà plus de 6 ans.

Le PYD, émanation du PKK en Syrie, contrôle une zone allant de la frontière avec la Turquie au nord en passant par l’Est de Hassaké et d’Alep et le nord de Raqqa, maintenant sous son contrôle les villes de Manbij et Afrin.

D’après les études réalisées par l’Agence Anadolu (AA), la zone sous occupation de l’organisation terroriste représente 38 500 km2, la superficie totale de la Syrie étant de 185 000 km2.

Ce chiffre correspond, à titre de comparaison, à 20 % de la surface du territoire syrien et 65 % de la zone frontalière avec la Turquie.

L’Armée syrienne libre (ASL), avec le soutien des forces armées turques et dans le cadre de l’Opération Bouclier de l’Euphrate débutée le 24 Août 2016, est parvenue à débarrasser des organisations terroristes, un territoire d’une superficie de 2060 km2.

L’organisation terroriste Daesh, repoussée des limites de la frontière avec la Turquie grâce à l’Opération Bouclier de l’Euphrate, maintient toujours une zone importante sous sont emprise, allant de la frontière irakienne à la région de Qalamoun, proche du Liban.

Cela représente 75 500 km2, soit 41 % du territoire syrien.

La zone sous domination de Daesh est la moins peuplée et économiquement développée de Syrie, mais en contrepartie, le secteur abrite des sources d’énergie et des voies de transport d’importances.

Le régime d’al-Assad a, depuis le début de la guerre, fermé les yeux à la prise de contrôle par le PYD/PKK de la région située au nord. Le régime a, littéralement concédé les villes d’Amuda, Afrin et Kobané (Ayn al-Arab) situé dans le Nord-Est au PYD/PKK.

Ces trois villes furent les premières possessions de l’organisation sur le territoire Syrien.

Le régime et le PYD/PKK ont, lors de ces six années de guerre, coopéré à plusieurs reprises. Seules quelques rares affrontements, de petites envergures, entre ces deux factions ont été observés.

L’exemple de la ville de Hassaké, est la preuve la plus flagrante de la forte collaboration qui existe entre le régime et le PYD/PKK.

Le groupe terroriste paye des impôts au gouvernement de Damas, la sécurité des bâtiments publics est assurée par des forces en commun et une certaine part du pétrole produit dans la région est octroyé au régime d’al-Assad.

Le régime a même donné sa permission pour l’ouverture d’une « académie de la terreur », dans la ville d’Afrin. Des centaines de terroristes reçoivent, ici, une instruction dispensée par de formateurs étrangers sur le maniement des armes lourds, des bombes et se familiarisent avec les techniques de guerre.

De plus, les militants du PYD/PKK blessés lors des affrontements, sont transférés par les avions du régime, dans les hôpitaux de Damas.

En plus du PYD/PKK, le régime d’al-Assad a, sans la moindre scrupule, fleurté avec les terroristes de Daesh afin de contrer l’avancée des forces d’opposition.

L’ancien procureur de Palmyre qui exerçait entre 2013-2015 avait, l’année dernière, raconté au correspondant d’Anadolu, de quelle façon la ville fut « offerte » à Daesh par le régime. Les déclarations du procureur avaient, à l’époque, eu un grand retentissement dans la presse mondiale.

Au mois de décembre dernier, le même scénario c’est reproduit, toujours à Palmyre, où les forces russes, aidées par ceux du régime, avaient réussi, dans un premier temps, à reprendre la ville à Daesh au prix d’un mois d’âpres affrontements, puis ont, in-fine, préféré l’abandonner de nouveau aux mains des terroristes, avec toutes les armes lourdes qu’elle contenait.

Le dernier exemple en date, de cette coopération, c’est l’Opération Bouclier de l’Euphrate.

Les forces du régime ont mis tout en œuvre pour faire obstacle à l’avancée des forces de l’Armée syrienne libre (ASL), soutenue par l’armée turque, face aux terroristes de Daesh.

Les forces du régime qui avançaient en direction du Sud, se sont vues restituer plusieurs points sous contrôle de Daesh dans la région, leur permettant d’atteindre avec les milices soutenues par l’Iran Manbij, occupé par le PYD/PKK et de bloquer ainsi la route vers Raqqa, fief de Daesh.


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