Politique

Mauritanie-Corruption: La Chambre d’accusation rejette un recours du Parquet

L’affaire concerne 12 sénateurs, 4 journalistes et deux syndicalistes. Ils sont accusés d'avoir donné et reçu des montants en vue de rejeter un projet de modification constitutionnelle au niveau du Sénat

Lassaad Ben Ahmed  | 28.09.2017 - Mıse À Jour : 28.09.2017
Mauritanie-Corruption: La Chambre d’accusation rejette un recours du Parquet

Mauritania

AA/Nouakchott/Maimouna Saleck

La Chambre d’accusation de la Cour d’appel de Nouakchott-Ouest a rejeté le recours du Parquet contre les décisions du «pôle d’instruction en charge des crimes économiques», à l’endroit de 12 sénateurs, 4 journalistes et 2 syndicalistes, a appris jeudi, Anadolu de source juridique.

Ils sont accusés de corruption dans ce que l’on appelle aujourd’hui «l’affaire Bouamatou», initialement connu sous le nom de "l’affaire Ould Ghadda".

Cette affaire remonte au 1er septembre 2017 quand, sur requête du Procureur de la République près le tribunal régional de Nouakchott-Ouest, le pôle d’instruction dudit tribunal a entendu des sénateurs, des journalistes et des syndicalistes, accusés d’avoir donné (2 sénateurs) et reçu (pour tous les autres) des montants qualifiés de corruptifs, dans le cadre du rejet par le Sénat du projet de modification constitutionnelle (vote au Sénat du 18 mars 2017 qui rejette le projet par 33 voix sur 56, dont 24 de la majorité au pouvoir).

Il s'agirait d'une affaire de grande corruption qui serait financée par l'homme d’affaires mauritanien, Mohamed Ould Bouamatou, ancien soutien de l’actuel président et aujourd’hui son farouche opposant.

Le pôle d’instruction avait rejeté la requête du Parquet d’envoyer en prison deux sénateurs : Malouma Mint El Meidah et Mohamed El Moustapha Ould NBatt (néanmoins gardés sous contrôle judiciaire avec retraits de passeports).

Il avait aussi transformé les «mandats de dépôts» requis par le Parquet à l’encontre des autres sénateurs en «mandat d’amener».

Il avait cependant accepté, toujours, dans la même affaire le dépôt en prison d’un sénateur et d’un ex-militaire; la mise sous contrôle judiciaire de quatre journalistes et de deux dirigeants de centrales syndicales et l’émission de deux mandats d’arrêt internationaux à l’encontre de deux autres personnes impliquées.

Le recours rejeté avait été déposé par le parquet le 5 septembre 2017 auprès de la chambre d’accusation. Celle-ci avait reporté ses séances à deux reprises avant d’accepter de trancher mercredi.

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