Politique, Afrique

RDC/Violences au Kasaï: Le parquet général ouvre une enquête sur l'implication présumée d'un député

- Les violences du Kasaï ont fait plusieurs centaines de morts et forcé 1.3 millions de personnes à se déplacer, selon l’ONU.

Mohamed Hedi Abidellaoui  | 23.05.2017 - Mıse À Jour : 24.05.2017
RDC/Violences au Kasaï: Le parquet général ouvre une enquête sur l'implication présumée d'un député

Kinshasa


AA/ Kinshasa/ Pascal Mulegwa 

Le parquet général de la République Démocratique du Congo (RDC) a annoncé, mardi, l'ouverture d'une enquête sur l'implication présumée d'un député de l’opposition dans les violences qui secouent les provinces du Kasaï dans le centre du pays, depuis août dernier.

Cette enquête fait suite à la révélation faite, samedi dernier, par le Journal américain New-York Times sur la responsabilité du député de l'opposition, Clément Kanku, dans cette affaire qualifiée de « sinistre » par le parquet général.

Un enregistrement sonore diffusé sur les réseaux sociaux et par le site dudit journal fait entendre le député congolais en pleine conversation avec un présumé chef milicien Kamwina Nsapu auprès de qui il s’informait et à qui il « ordonnait de commettre des crimes ».

« La nature et les circonstances de cette conversation ne peuvent aucunement laisser indifférent l’officier du ministère public que je suis. Voila pourquoi ce 22 Mai 2017, j’ai été emmené à ouvrir une enquête pour en savoir un peu plus », a déclaré au cours d’une conférence de presse à Kinshasa, Flory Kabange Numbi, procureur général de la République.

Annonçant avoir demandé au président de l’Assemblée nationale l’autorisation pour enquêter sur le député, Kabange Numbi a affirmé qu’à l’issue de l’instruction si les faits parvenaient à être établis, le député serait alors inculpé de : « participation à un mouvement insurrectionnel, assassinat, incendies volontaires, destructions méchantes et association de malfaiteurs ».

Cet enregistrement téléphonique qui a fait du buzz en RDC fait partie d’une centaine de fichiers tirés de l’ordinateur de l’experte onusienne Zaida catalan, tuée en mars dernier avec son collègue Michael Sharp, dans la province du Kasaï-central.

Député de l’opposition, Clément Nkanku avait été nommé en décembre dernier, ministre chargé de la Coopération au développement au sein du gouvernement de l’opposant Samy Badibanga jusqu'à la démission de ce dernier, début avril dernier.

La justice militaire congolaise avait annoncé, samedi dernier, l’ouverture imminente du procès sur le meurtre de deux experts de l’ONU.

La suédoise Zaida Catalan et l’américain Michael Sharp avaient été missionnés par le secrétaire général de l’ONU pour enquêter sur les violences déclenchées dans les provinces du Kasaï, depuis août 2016.

Ces violences ont déjà fait plusieurs centaines de morts et forcé 1.3 millions de personnes à se déplacer, selon l’ONU.

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