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Erdogan: "L'OTAN a l'obligation d'intervenir si l'un de ses membres est attaqué"

Aynur Ekiz, Tuncay Çakmak  | 16.01.2018 - Mıse À Jour : 16.01.2018
Erdogan: "L'OTAN a l'obligation d'intervenir si l'un de ses membres est attaqué"

TBMM

AA - Ankara - Tuncay Çakmak

Le Président de la République de Turquie, Recep Tayyip Erdogan, a fustigé les Etats-Unis et l’OTAN (organisation du traité de l’Atlantique nord) concernant la politique poursuivie en Syrie autour de l’organisation terroriste PYD/PKK.

Le Chef de l’Etat s’exprimait, mardi, lors de la réunion de groupe au parlement turc de sa formation politique, le Parti de la Justice et du Développement (AK Parti).

Il s’est particulièrement penché sur la volonté annoncée des Etats-Unis de créer en Syrie "une armée de 30 mille personnes" avec pour principales recrues les terroristes du PYD/PKK.

Mais avant cela, il a souhaité commenter l’élection à la tête de la fédération d’Istanbul du Parti Républicain du Peuple (CHP-opposition) de Canan Kaftancioglu, femme politique extrêmement contestée pour ces messages radicaux et pro-terroristes sur les réseaux sociaux.

"C’est triste pour notre pays et pour le CHP qu’une mentalité, qui fait le porte-parole des terroristes et qui se donne pour mission de mener au pouvoir les terroristes, prenne en otage le principal parti d’opposition", a-t-il dit.

Lors de son discours, le Président turc a mentionné les nombreux messages scandaleux tweetés par Kaftancioglu que ce soit lors de la tentative de coup d’état repoussée du 15 juillet 2016, des évènements de Gezi (printemps 2013) ou de Kobané, dans le nord de la Syrie.

"Ce qui se passe au sein du CHP (opposition) n'est pas indépendant des évolutions à nos frontières sud. Le projet qui vise à encercler la Turquie avec la création d'un état terroriste le long de la frontière avec la Syrie, prévoit aussi d'encercler de l'intérieur, à travers le CHP, la vie politique de notre pays", a-t-il affirmé.

De cette manière, Recep Tayyip Erdogan a fait un lien entre l’élection de Kaftancioglu et le projet d’armée terroriste développé par les Etats-Unis dans le nord de la Syrie.

Le Président turc a très fermement condamné une nouvelle fois le projet américain d’armée avec le PYD/PKK.

Il a critiqué avec ferveur la politique suivie par les Etats-Unis en Syrie depuis plusieurs années, rappelant que Washington a choisi de collaborer avec une organisation terroriste contre une autre, refusant les propositions d’Ankara.

En soutenant militairement le PYD/PKK et en lui offrant des milliers de camions d’armes, les Etats-Unis ont ainsi permis la formation à la frontière turque d’une "armée terroriste" qui menace ouvertement la sécurité de la Turquie.

"Je veux particulièrement m'adresser à l'OTAN : vous êtes dans l'obligation d'intervenir si l'un de vos membres est attaqué à ses frontières. A ce jour, quelle mesure avez-vous pris dans ce sens ?", a-t-il demandé, parlant des attaques du PYD/PKK contre la Turquie depuis la Syrie.

Les Américains vont franchir 12 mille km pour créer en Syrie une "armée" qu'ils appellent "sécurité frontalière" : quelle frontière ? Même le régime syrien s'y oppose et parle de menace", a-t-il ajouté.

Depuis plusieurs jours, les responsables évoquent le lancement prochain d’une opération libérer Afrin puis Manbij de la présence terroriste du PYD/PKK.

"Dans les tous prochains jours, nous allons raser les nids de terroristes à Afrin, Manbij et dans d'autres régions de Syrie. Personne, ni ceux qui se disent nos alliés et qui essaient de nous poignarder dans le dos, ni les marginaux terroristes qui se font passer pour des politiciens, ne pourra nous en empêcher", a-t-il répété.

A la fin de son discours, le Chef de l’Etat a été interrogé par les journalistes, notamment sur la participation ou non des forces d’opposition syrienne aux opérations que prévoit Ankara.

"Evidemment, l'opposition syrienne va prendre part à nos opérations à Afrin. C'est pour eux que ce combat est mené. Nous leur venons en aide pour qu'ils préservent leurs territoires", a-t-il répondu.

Pour finir, concernant un éventuel entretien avec Trump sur la Syrie, le président Erdogan a indiqué : "Je ne pense pas l'appeler pour l'instant. Nous avons déjà parlé de tout cela avec lui, il devait me rappeler, comme il ne l'a pas fait je ne vais pas l'appeler... J'ai discuté avec M. Poutine il y a 3 jours. Notre diplomatie par téléphone se poursuit."

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