Politique, Afrique

Affaire de lobbying - Tunisie : le comité de défense de Ghannouchi affirme son innocence des charges retenues contre lui

- Après que la Cour d'appel de Tunis a décidé de condamner Ghannouchi à trois ans de prison, alors qu'aucun commentaire n'a été émis par les autorités

Adel Bin Ibrahim Bin Elhady Elthabti  | 25.09.2024 - Mıse À Jour : 26.09.2024
Affaire de lobbying - Tunisie : le comité de défense de Ghannouchi affirme son innocence des charges retenues contre lui

Tunisia

AA / Tunis / Adel Thabti

Le comité de défense du chef du mouvement d'opposition tunisien Ennahdha, Rached Ghannouchi, s'est exprimé, mardi, sur le verdict rendu dans le cadre de l'affaire dite de ''Lobbying", indiquant que ce dernier est innocent des charges retenus contre lui.

C'est ce qu'a déclaré le comité de la défense, après que la Cour d'appel de Tunis a confirmé, samedi, une précédente condamnation à 3 ans de prison à l'encontre de Ghannouchi.

La question des poursuites judiciaires contre des partis pour financement étranger, (lobbying), est liée à la présence de soupçons selon lesquels des partis du pays ont reçu des financements étrangers pour soutenir leurs campagnes électorales lors des élections de 2019. Le pouvoir judiciaire a commencé à enquêter en juillet 2021 contre des partis tunisiens dont Ennahdha, Qalb Tounes, et l'Association ''Aïch Tounsi''.

Le comité a expliqué, selon le communiqué, que Ghannouchi est innocent des charges retenues contre lui, précisant "qu'il n'a été prouvé, à aucun stade de l'affaire, qu'il avait reçu un quelconque financement étranger à titre personnel ou en sa qualité de représentant légal du parti Ennahdha".

Et d'ajouter que Ghannouchi ''n'a conclu aucun contrat de publicité ou de relations publiques à titre personnel ou en sa qualité de représentant légal du mouvement".

Le comité de défense a aussi exprimé son rejet du prononcé du verdict, en raison de ''la violation flagrante des droits de la défense et en ne lui permettant pas de plaider et d'accéder aux plis du dossier".

La même source a dénoncé "la précipitation injustifiée pour rendre une telle décision malgré son insistance à demander un délai pour réexaminer et préparer les moyens de défense".

Jusqu'à 16h00 (UTG), il n'y a eu aucun commentaire officiel de la part des autorités tunisiennes concernant le communiqué du comité de Défense de Ghannouchi.

Le 17 avril 2023, les forces de l’ordre ont arrêté Ghannouchi après une perquisition à son domicile, avant que le tribunal de première instance n'ordonne sa garde à vue dans l'affaire des “propos qui lui sont imputés incitant contre la sûreté de l'État“.

À la mi-mai, le même tribunal a décidé une peine de 3 ans de réclusion contre Ghannouchi dans l’affaire du financement étranger (lobbying).

Ghannouchi a également été condamné à trois ans de prison, en février dernier, après avoir été reconnu coupable d'avoir bénéficié de "fonds illégaux" pour son parti.

Depuis le 11 février 2023, les autorités mènent une campagne d'arrestation contre des dirigeants de partis et des activistes de l'opposition, qui considèrent les mesures d’exception décidées par le président du pays comme "un coup d'État contre la Constitution de la révolution (la Constitution de 2014) et la consécration d'un pouvoir autocratique absolu“. Une autre frange de la sphère politique tunisienne considère les mesures de Saïed comme une “restauration du cours de la révolution de 2011", qui a renversé le président Zine el-Abidine Ben Ali (1987-2011).

L'opposition a boycotté toutes les échéances issues des mesures d'exception initiées par Saied le 25 juillet 2021, qui comprenaient : la dissolution du Conseil supérieur de la magistrature et de la Chambre des représentants, l'adoption de lois par arrêté présidentiel, la promulgation d'une nouvelle Constitution, après un référendum populaire et la tenue d'élections législatives anticipées.

Ennahdha et les autres forces d’opposition démentent généralement les accusations portées contre leurs dirigeants et les considèrent comme une persécution politique. De son côté, l’État tunisien accuse des prévenus de "comploter contre la sécurité de l’État".


*Traduit de l'arabe par Hajer Cherni


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