Afrique

Burundi: Jardin public, une ‘’fontaine de jouvence’’ au cœur de Bujumbura

Lassaad Ben Ahmed  | 16.03.2018 - Mıse À Jour : 17.03.2018
Burundi: Jardin public, une ‘’fontaine de jouvence’’ au cœur de Bujumbura

Burundi

AA / Bujumbura / Yvan Rukundo

Faute d'alternative de détente et de loisir, des centaines de burundaises, burundais et d’expatriés affluent chaque jour au Jardin Public Rohero, le seul que compte la capitale Bujumbura, la capitale du Burundi.

En tenues de sport, ils sont majoritairement âgés, la cinquantaine, sinon plus... Et parmi eux, certains sont en surpoids, d’autres diabétiques ou hypertendus, etc.

Etendu sur six hectares, avec une piste bien aménagée d’environ 1 km, situé dans la commune Mukaza, au cœur de Bujumbura, le jardin public est devenu un lieu de rêve et une vraie fontaine de jouvence.

Cet endroit, entouré par diverses espèces d’arbres, dispose d’un espace de musculation sur un gazon bien coupé, assimilable à une pelouse synthétique. Des balançoires pour enfants, des terrains de basketball et volleyball y sont installés, ainsi qu’un espace aménagé pour les fêtes de mariage, dot, etc.

Tout cela, sous l’ombre d’une végétation luxuriante offrant un air propre, une odeur agréable, contrairement à certaines plages du lac Tanganyika, ou certains endroits de la capitale, envahis par une odeur suffocante à cause de la pollution ou aux dépotoirs anarchiques.

Et pour échapper aux embouteillages monstrueux dans les heures de pointe dans les rues de Bujumbura, une trentaine de babouins y ont trouvé refuge.

C'est devenu presqu'un zoo gratuit où des enfants, des adultes, leur apportent des bananes mûrs, du pain, etc. Ils trouvent un réel plaisir de jouer avec eux et assister un vrai spectacle quand ils grimpent et sautent d’un arbre à un autre.

Un lieu de loisir et de détente par excellence.

«Ici, on rêve, on se rajeunit. C’est vraiment un endroit idéal pour faire du jogging sans se soucier d’être cogné par une voiture», témoigne Isabelle, une femme de 60 ans, croisée sur-place, en tenue de sport, tout en transpirant.

Elle affirme qu’elle a déjà perdu plus de dix kilos et se sent désormais très souple et de plus en plus jeune. Elle ne pèse que 65 kilos, alors qu’elle en avait plus de 75, il y a quatre mois, confie-t-elle à Anadolu.

Peter, un autre Papa aux cheveux blancs, avoue qu’il y effectue ici quatre tours chaque soir.

«Au moment où les plus jeunes escaladent les montagnes surplombant Bujumbura chaque matin ou soir, nous, à notre âge, ici, c’est l’endroit préféré», confie-t-il.

Et tous les jours pairs, il y amène aussi son épouse. «Le médecin lui a prescrit le sport parce qu’elle souffre d’hypotension. Et son rythme cardiaque est de plus en plus normal», se targue-t-il fièrement, témoignant que même les plus sédentaires à leur première venue s’y plaisent bien.

Cerise sur gâteau, ce père de famille indique que, côté musculation, massage, «on est bien servis, et ce, grâce aux exercices d’étirements que leur donnent les jeunes sportifs sur place». Ces derniers sont majoritairement des lauréats de l’Institut d’Education Physique et du sport (IEPS) de l’Université du Burundi.

«Je suis là pour coacher ces vieux hommes, vieilles mamans. Au début, il leur est difficile de pratiquer certains exercices physiques, mais au fil du temps, ils s’habituent », témoigne Alexis Ndiho, un de ces entraîneurs.

Une aubaine pour lui, car cela lui permet de gagner sa vie dans un pays à majorité jeune et où le chômage fait rage.

«Par semaine, je gagne au moins 57dollars», précise-t-il, nuançant qu’il n’y a pas, néanmoins, de prix fixe. «Des fois, je le fais, gratuitement», continue-t-il de révéler.

Et à Dr Boniface Maronko, médecin de l’équipe nationale de football ‘’Les Hirondelles’’ de révéler que l’activité sportive a plusieurs avantages, dont la protection contre les maladies cardiovasculaires, certains cancers comme celui du sein chez la femme, de la prostate chez l’homme.

D’après lui, le sport facilite la stabilité de la pression artérielle, permet d’avoir une bonne condition physique, réduit le risque du diabète et aide à mieux équilibrer le taux de sucre dans le sang.

Il faut noter qu’au Burundi, par exemple, le diabète constitue la troisième cause de mortalité après le paludisme et le VIH selon les données du ministère de la Santé publique et de la lutte contre le Sida.

Il y a de quoi, donc, investir davantage dans le domaine du sport et des loisirs.

D’après Gaston Sindimwo, 1er vice-président de la République, le gouvernement envisage d’aménager d’autres terrains de jeux, réhabiliter ceux déjà existants et aider dans l’éclairage de cet endroit de détente et de loisir, au cœur de Bujumbura.

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