RDC - Eglise : Les marches anti-Kabila suspendues jusqu'au 30 Avril
- Cette décision vise à donner le temps nécessaire à tous les acteurs de la crise en RDC pour trouver une solution autour des Nations-Unies et de l’Union Africaine
Kinshasa
AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa
Le comité laïc de coordination (CLC), collectif catholique à l'origine des trois dernières marches contre le président Kabila, a suspendu jusqu'au 30 avril ses marches et appelé l’ONU à "renforcer" son rôle dans l'organisation du triple scrutin du 23 décembre en République démocratique du Congo.
"Le CLC informe (…) qu'il sursoit jusqu’au 30 Avril 2018 ses actions d'envergure de protestation et de revendication", écrit à Antonio Guterres ce collectif catholique dans une correspondance rendue publique dimanche.
Selon le même document, cette décision vise à donner le temps nécessaire à tous les acteurs de la crise en RDC pour trouver une solution autour des Nations-Unies et de l’Union Africaine.
Reconnu par l’influent épiscopat et le Saint-Siège, le CLC a proposé à Guterres de faire du 30 avril "la date ultime" pour la "libération des prisonniers politiques" et "l’annulation des poursuites judiciaires contre les opposants et/ou exilés politiques".
Ces mesures doivent être prises par le gouvernement selon le CLC.
Le collectif qui a également demandé du pouvoir la "levée d'interdictions des manifestations" et menacé de "reprendre" et d’"intensifier" ses manifestations, si au 30 avril il n'a pas obtenu gain de cause.
Dans cette longue correspondance, ils ont en outre, réclamé la "fin du dédoublement des partis politiques" d'ici le 26 mars, jour où la commission électorale prévoit de publier "la liste des partis et regroupements politiques autorisés à concourir aux prochaines élections".
L'opposition accuse Kabila d'avoir "dédoublé" des partis de l’opposition pour les affaiblir, comme le principal et historique parti (UDPS), revendiqué par le fils de son fondateur, l'actuel premier ministre et ses alliés.
Alors que le mandat de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco) doit être renouvelé le 27 mars par une nouvelle résolution du Conseil de sécurité, les catholiques ont demandé en faveur de cette mission "plus de moyens (…) pour la protection des civils pendant la période pré-électorale et postélectorale".
Interdites par les autorités, les trois marches (31 décembre, 21 janvier et 25 février) initiées par ce collectif avaient été réprimées par la police faisant 18 morts d’après l’ONU et l’Eglise.