RDC - Manifestation: Satisfecit prudent des Nations-Unies
- La mission des Nations-Unies en République démocratique du Congo salue la tenue d'un meeting pacifique de l'opposition à Kinshasa, mais a déploré la dispersion par la police d'une marche de la société civile à Béni (Est).
Congo, The Democratic Republic of the
AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa
Les Nations-Unies ont salué mercredi la décision des autorités congolaises d'autoriser un meeting de l'opposition dans la capitale Kinshasa, tout en déplorant "quelques entraves" dans d'autres villes de la République démocratique du Congo.
"La décision du gouverneur (de Kinshasa) d'autoriser cette réunion politique est une décision que nous saluons, tout comme nous saluons le caractère pacifique de la réunion politique", tenue mardi, a déclaré Florence Marchal, porte-parole de la Mission des Nations-Unies en RDC (Monusco), lors d'une conférence de presse à Kinshasa.
Le principal parti de l'opposition, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) a tenu son premier meeting autorisé par le pouvoir depuis septembre 2016.
Sa tenue sans incident a coïncidé avec le 28e anniversaire du pluripartisme dans l'ex-Zaïre, devenu RD Congo (RDC) après la chute du dictateur Mobutu en 1997.
Le directeur du bureau conjoint des Nations-Unies aux droits de l'Homme (BCNUDH) en RDC, Abdoul Aziz Thioye, a estimé que la manifestation de l'UDPS, "démontre qu'il est possible d'organiser une manifestation sans pour autant que cette manifestation puisse dégénérer en violences".
Il a toutefois affirmé qu'il était "trop tôt pour tirer une tendance" sur ce qui s'est passé mardi à Kinshasa, alors que "quelques entraves" étaient observées dans d'autres villes du pays.
"Il y a une appréciation variable", a rappelé Thioye déplorant la dispersion par la police d’une marche de la société civile contre l’insécurité dans le territoire de Beni (Est) mercredi avant-midi. 42 manifestants ont été arrêtés et 4 blessés.
"C'est quand même déplorable", a-t-il regretté tout en dénonçant des violations des droits de l’homme dans ce pays qui siège depuis l’an dernier au Conseil des droits de l’homme des Nations-Unies à Genève.
Dans un rapport publié lors de la même conférence, le BCNDUH a affirmé avoir recensé 406 violations des droits de l’homme en mars dernier sur le territoire congolais, soit 1625 violations au premier trimestre de cette année électorale.
Les auteurs de ces violations sont principalement les agents de l’État (armée et police) et les groupes armés dans l’Est du pays.
Entre janvier 2017 et 2018, l’armée et la police congolaise ont tué au moins 47 personnes, pendant les manifestations contre le maintien au pouvoir du président Joseph Kabila, a répété le BCNDUH dans son rapport.