Culture et Arts

Bagdad: Un horloger pas comme les autres

- L’unique horloger antiquaire de Bagdad poursuit ce métier transmis par son père, bien que celui-ci soit peu rémunéré et sombre progressivement dans l’oubli.

Haydar Hadi  | 24.04.2018 - Mıse À Jour : 25.04.2018
Bagdad: Un horloger pas comme les autres

Baghdad

AA - Bagdad (Irak)

C’est dans une petite boutique d’horlogerie, ornée d’horloges murales antiques, qu’Ali Mahmoud Naib se consacre à sa profession qui est de "fixer le temps pour les autres".

Chaque visiteur, qui traverse les rues étroites de l’historique quartier de "Soug El Harrach" situé dans la capitale irakienne de Bagdad, est emporté dans un voyage vers le passé.

Dans la boutique, qui rappelle un musée d’horlogerie, sont exposées de vieilles horloges de marques allemandes et suisses ainsi que des horloges murales de l'époque ottomane et qui, autrefois, ornaient les maisons de Bagdad. 

Parmi les horloges se trouvent celles nommées "Shéhérazade", "Aladin" et "Bagdad", importées en Irak après les années 1930 et considérées comme les plus précieuses de cette période. 

Naib (62), déterminé à faire perdurer son métier transmis de père en fils, indique qu’il est le dernier représentant de cette profession.

S'adressant à un correspondant Anadolu, Naib pointe du doigt une horloge vieille de 55 ans.

"Je suis réparateur d’anciennes horloges murales. Ce métier, que j’ai découvert à l’âge de six ans en tant qu’apprenti de mon père, est malheureusement en voie de disparition. J’exercerai ce métier jusqu’à la fin de mes jours car c’est un héritage de mes aïeuls".

- Les horloges sont accrochées aux murs même si elles ne fonctionnent pas

Seul à exercer ce métier à Bagdad, Naib confie que personne ne tente de réparer ces horloges qui sont difficiles d’entretien. 

C’est certainement la raison pour laquelle l’interview avec l’horloger a souvent été interrompue. De nombreux clients sont arrivés dans la boutiques portant des horloges antiques destinées à la réparation. 

Naib a partagé que ces horloges antiques ornent toujours aujourd’hui les murs des maisons de Bagdad. 

"La magnificence de ces horloges est cachée dans leur ancienneté. Même si elles ne fonctionnent pas, leurs apparences font qu’elles sont préservées dans les maisons. Aves ces horloges ils se remémorent les souvenirs de leurs ancêtres", a-t-il commenté. 

Les paroles d'Abou Haydar, client qui a apporté en réparation une horloge datant des années 1950 confirment les propos de l’horloger.

"Il n'est pas facile de préserver une horloge pendant toutes ces années. Nous avons déménagé des dizaines de fois, mais cette horloge a toujours été à nos côtés", a-t-il conclu.

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