Guerre/Ukraine : Macron charge à nouveau la Russie et rassure ses concitoyens sur les capacités nucléaires de la France
- Emmanuel Macron a martelé un même message: « la Russie ne peut pas, et ne doit pas gagner cette guerre ».
France
AA / Nice / Feïza Ben Mohamed
Le Président français Emmanuel Macron a assuré qu’il était « prêt à répondre » en cas d’escalade de la Russie, qu’il a qualifiée « d’adversaire », au cours d’une interview donné jeudi soir à TF1 et France 2.
« Nous devons nous sentir protégés car nous sommes cette puissance dotée du nucléaire », a déclaré le chef de l’Etat avant de rappeler que l’arme nucléaire n’est cependant « pas un instrument de déstabilisation ou de menace, mais un instrument de sécurité ».
Tout au long de son intervention, Emmanuel Macron a martelé un même message: « la Russie ne peut pas, et ne doit pas gagner cette guerre ».
Se refusant, néanmoins, à exclure la possibilité d’un envoi de troupes au sol en Ukraine, il a tenu à tempérer cette hypothèse en rappelant que la France « n’est pas dans cette situation aujourd’hui ».
« Si nous décidons d’être faibles face à quelqu’un qui n’a pas de limites, nous décidons la défaite (…). Mais jamais nous ne mènerons d'offensive, jamais nous ne prendrons l'initiative » et « si les choses devaient dégénérer ce ne serait que de la responsabilité de la Russie », a-t-il martelé.
Et de poursuivre: « Si la Russie venait à gagner, la vie des Français changerait. Nous n’aurions plus de sécurité en Europe. Qui peut penser que Poutine s'arrêterait là? La sécurité de l'Europe se joue là-bas ».
Selon Emmanuel Macron, « si la Russie gagne cette guerre, la crédibilité de l’Europe serait réduite à zéro », c’est pourquoi il appelle « à un sursaut » en « ce début d’année 2024 » et insiste sur le fait que « la paix, ce n’est pas la capitulation de l’Ukraine ».
Après avoir, par ailleurs, accusé la Russie de se livrer à « des attaques informationnelles et cyber » sur la France, le chef de l’Etat a estimé que Vladimir Poutine s’inscrivait dans une « dérive répressive et autoritaire » faisant de la Russie « une puissance de déstabilisation ».
Cette interview qui intervenait après la validation, par le Parlement, de l’accord bilatéral de sécurité conclu entre la France et l’Ukraine pour une durée de 10 ans, visait à éclairer les Français sur la doctrine d’Emmanuel Macron en la matière.
Le chef de l’Etat répondait, par ailleurs, indirectement aux propos tenus en début de semaine par Vladimir Poutine qui avait fait savoir qu’il ne se fixait également aucune limite pour atteindre ses objectifs.
Le chef du Kremlin avait notamment affirmé qu’Emmanuel Macron nourrissait une forme de « rancune » vis-à-vis de la Russie du fait de la perte de son influence en Afrique.
Pour rappel, le 24 février 2022, la Russie a lancé une opération militaire en Ukraine provoquant de multiples réactions à l’échelle internationale notamment de l'Union européenne et des Etats-Unis, ainsi des sanctions financières et économiques inédites et des plus sévères à l'endroit de Moscou.
La Russie affirme être intervenue pour protéger les populations russophones majoritaires dans les régions séparatistes du Donbass, notamment celles de Donetsk et de Lougansk qui souhaitaient obtenir leur indépendance de l'Ukraine et qui ont fini par être annexées par la Russie suite à deux référendums tenus en septembre 2022 dans ces territoires.
La Russie pose, par ailleurs, comme préalable, pour mettre un terme à son opération, le renoncement de l'Ukraine à ses plans d'adhésion à des entités et alliances militaires, dont l'Otan, et l’adoption d’un statut de ‘’neutralité totale’’, ce que Kiev considère comme étant une ‘’ingérence dans sa souveraineté’’.
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