La France salue l'accord de "cessez-le-feu" entre Kinshasa et Kigali
-Les deux parties ont convenu que le cessez-le-feu entrera en vigueur à compter du 04 août
Kinshasa
AA / Kinshasa / Pascal Mulegwa
La présidence angolaise a annoncé, dans la nuit de mardi à mercredi, un accord de cessez-le-feu entre la République démocratique du Congo et le Rwanda dans le conflit qui oppose les Forces armées congolaises aux rebelles du M23 (mouvement du 23 mars) soutenus par Kigali.
Les autorités congolaises et rwandaises ont signé un nouveau cessez-le-feu dans l’Est de la République démocratique du Congo, où les rebelles du M23 (mouvement du 23 mars) soutenus par l’armée rwandaise avaient pris le contrôle de plusieurs localités et villes dans la province du Nord-Kivu frontalière avec le Rwanda et l’Ouganda.
Les discussions ont eu lieu mardi à Luanda sous la médiation de l’Angola dont le président João Lourenço avait été désigné comme médiateur par l’Union africaine dans la crise entre les deux pays.
Le cessez-le-feu devrait entrer en vigueur à partir du 4 août à minuit et sera surveillé par un « mécanisme ad hoc renforcé », selon un communiqué de la présidence angolaise.
La délégation congolaise, conduite par la ministre des Affaires étrangères Thérèse Wagner Kayiwamba et celle du Rwanda par Olivier Nduhugirehe, ont été reçues par le président angolais João Lourenço au palais présidentiel avant le début des discussions directes.
En réaction à cet accord, la ministre belge des Affaires étrangères Hadja Lahbib, a exprimé sa satisfaction.
« Nous remercions l’Angola pour son rôle crucial et encourageons les parties à maintenir leurs engagements. Cette étape est essentielle pour atténuer les souffrances des populations et mener vers une résolution du conflit », a-t-elle réagi, saluant l'accord conclu.
La France a, elle aussi, salué le cessez-le-feu sur lequel se sont entendues les parties tout en les encourageant à respecter leurs engagements.
La France félicite l’Angola pour ses efforts de médiation et continuera de se mobiliser en soutien au processus de Luanda afin d’avancer vers une solution diplomatique à la crise actuelle.
Ces échanges à Luanda surviennent trois jours avant l'expiration de la prolongation de la trêve humanitaire décrétée à l'initiative du gouvernement américain qui avait demandé aux belligérants de « faire taire leurs armes et de fournir au personnel humanitaire un accès sans entrave aux populations vulnérables ».
Les quinze premiers jours de trêve n’avaient pas été respectés tout comme les journées suivantes, marquées par des combats entre les rebelles et des milices pro gouvernementales.
Les rebelles ont percé sur la ligne de front en prenant le contrôle des nouvelles entités dans le territoire de Lubero. La justice a condamné des dizaines de soldats à mort pour fuite devant l’ennemi.
Le M23 exige un « dialogue direct » avec Kinshasa qu’il accuse de n’avoir pas respecté les accords de paix conclus en 2013 après les premières offensives du M23 suivie d’une mise en déroute par les Casques bleus et l’armée congolaise.
Le mouvement avait été défait, mais a repris les armes en 2021 et a conquis d’importants territoires au Nord-Kivu.
Pour soutenir les rebelles, Kigali accuse l’armée congolaise de collusion avec les FDLR, des rebelles Hutus parmi lesquels de trouvent des génocidaires ayant fui le Rwanda en 1994.
L’appui rwandais au M23 a été certifié par l’ONU et de nombreuses chancelleries occidentales dont les États-Unis.
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