Politique

Tunisie: L'Association des magistrats décrète une grève d'une semaine dès lundi

- Il a été décidé, également, d’observer des sit-in ouverts et de ne pas candidater aux postes judiciaires pour remplacer les magistrats révoqués et aux instances régionales relevant de l’Instance supérieure indépendante pour les élections

1 23  | 05.06.2022 - Mıse À Jour : 05.06.2022
Tunisie: L'Association des magistrats décrète une grève d'une semaine dès lundi

Tunisia

AA / Tunis / Yemna Selmi

L'Association des magistrats tunisiens (AMT) a décidé, samedi, l'observation d'une grève d'une semaine, à partir de lundi, en signe de protestation contre la décision prise par le président Kaïs Saïed portant révocation de 57 magistrats.

C'est ce qui ressort d'une réunion d'urgence tenue par le Conseil national de l'AMT (non-gouvernementale), dont la position a été relayée par l'Agence de presse officielle tunisienne TAP (Tunis Afrique Presse).

Kaïs Saïed avait publié, mercredi, un décret-loi portant révocation unilatérale de 57 magistrats sur fond d’accusations qui leur ont été adressées dont « l’obstruction au déroulement de l’instruction, l’entrave à l’exercice de la justice en lien avec des affaires de terrorisme, la corruption financière, et l’outrage aux mœurs ».

Cette décision a été rejetée sur le plan interne, en particulier par des syndicats et des partis politiques. De plus, des critiques internationales ont été formulées, notamment, de la part des Etats-Unis d'Amérique et de l'ONG « Amnesty International ».

La TAP a indiqué que « la majorité des présents à la réunion a voté en faveur du principe de grève à partir de lundi prochain, dans l'ensemble des services judiciaires, pour une semaine renouvelable ».

L’Association des magistrats tunisiens a, selon la même source, décidé « d'organiser des sit-in ouverts aux sièges des structures syndicales judiciaires et de ne pas candidater aux postes judiciaires pour remplacer les magistrats révoqués ainsi qu’aux postes au sein des instances régionales relevant de l’Instance supérieure indépendante pour les élections (Isie) ».

Toutefois, l’AMT a souligné continuer à « exclure de cette grève les affaires liées au terrorisme et les autorisations d'inhumation ».

Ont pris part à l'élaboration de la « décision de la grève l'ensemble des structures syndicales judiciaires, dont le syndicat des magistrats, l'AMT, l'Association tunisienne des jeunes magistrats et l'Union des magistrats administratifs ».

La Tunisie souffre, depuis le 25 juillet dernier, d’une crise politique aiguë, lorsque le président Saïed avait imposé des « mesures d’exception », en limogeant le Chef du gouvernement, en suspendant les activités du Parlement avant de le dissoudre le 30 mars 2022, et en légiférant par voie de décrets.

Plusieurs forces politiques et civiles tunisiennes rejettent ces mesures qu’elles considèrent comme étant un « coup d’Etat contre la Constitution », alors que d’autres forces les considèrent comme étant une « restauration du processus de la révolution de 2011 », qui avait fait chuter l’ancien président Zine El Abidine Ben Ali.


*Traduit de l’arabe par Hatem Kattou


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