AA/Tunis/Bouazza Ben Bouazza
Le bilan de la collision entre une unité de la marine tunisienne et une embarcation de migrants survenue il y a une semaine au large de l’archipel de Kerkennah, dans le sud tunisien, ne cesse de s’alourdir avec la découverte lundi de six nouveaux cadavres, a annoncé le porte-parole du ministère de la défense Belhassen Oueslati.
Auparavant, un communiqué du ministère avait fait état du repêchage par des plongeurs de la marine de 10 corps autour de l’épave naufragée. Le communiqué a, par ailleurs, mentionné un autre corps trouvé par un bateau de pêche 30 km plus loin, supposé être celui d’un autre migrant emporté par le courant marin.
Avec les huit corps repêchés le jour de la collision, le bilan s’élève désormais à 25 morts et 38 rescapés. Le nombre de disparus est proche de la quarantaine, vu que l’embarcation transportait plus de 90 migrants, selon un des rescapés interviewé par la chaîne de télévision privée « Al Hiwar Ettounsi ».
Selon ce dernier, l’unité de la marine tunisienne aurait sciemment heurté l’embarcation causant son naufrage.
Le premier ministre tunisien Youssef Chahed a qualifié l’accident de « catastrophe nationale ».
La justice militaire a ouvert une enquête pour éclaircir les circonstances de la collision et déterminer les responsabilités.
Selon l'Organisation internationale pour les migrations (OIM), le nombre des Tunisiens qui se rendent en Italie a enregistré une hausse ces derniers mois. Il a atteint 1400 le mois dernier, contre 1357 au cours des huit premiers mois de l’année.
Pour Flavio Di Giacomo de l’OIM, la raison de la flambée des arrivées en provenance de Tunisie n'est pas claire mais pourrait être le résultat d'une crise économique qui a poussé les Tunisiens à aller chercher du travail en Italie.
Cette année, l'OIM déclare que 2658 migrants sont morts ou sont portés disparus en essayant de traverser la mer Méditerranée dans des embarcations de contrebandiers rachitiques, contre 3682 au total l'année dernière.