AA/Tunis
La Cour des comptes tunisienne a annoncé, jeudi, que 27 institutions publiques avaient dépensé des centaines de millions de dinars, entre 2010 et 2014, d’une manière « irresponsable ».
C’est ce qui ressort d'un communiqué publié par la cour des comptes et distribué aux journalistes, lors d’une conférence de presse, tenue par le président de l’instance précitée, Nejib Ketari, à Tunis.
Ce dernier a indiqué que le rapport a enregistré des dépassements prouvant une mauvaise gestion de l’argent public, et une enfreinte des dispositions légales dans la dépense de l’argent public.
Il a ajouté que « le ministère Public auprès de la cour des comptes est en train de prendre les mesures légales pour transférer des dossiers de mauvaise gestion de l’argent public aux parties judiciaires spécialisées ».
Pour sa part, Noureddine Zaouali, premier vice-président de la cour des comptes, a indiqué que « le facteur de la lutte contre la corruption est primordial dans l’accomplissement de la mission de contrôle, car le but principal est de protéger les biens publics ».
Le rapport a souligné « le besoin urgent de multiplier les efforts des gestionnaires de l'argent public pour renforcer les ressources de l’Etat et ajuster les dépenses selon les mesures mises en vigueur ».
La cour des comptes est spécialisée dans l’examen des dépenses d’argent dans toutes les institutions, dans lesquelles l’Etat est partie prenante.
Le 30eme rapport de la cour des comptes coïncide avec la campagne du gouvernement dans la lutte antiterroriste, mais ne dévoile pas de chiffre précis quant aux excès financiers.
Parmi les 27 institutions citées dans le rapport, il y a « la Société Nationale de Transport Interurbain » (SNTRI) et l’Institut National de la Statistique (INS).
Dans un premier temps, la Cour avait déposé son rapport auprès du président de la République, Beji Caïd Essebsi, du chef du gouvernement, Youssef Chahed, du président du parlement, Mohamed Ennaceur et du président du Conseil Supérieur de la Magistrature, Hatem Ben Khalifa.
Le mois dernier, les autorités avaient mis 10 hommes d’affaires en résidence surveillée, dans le cadre d’affaires de corruption financière, de contrebande et d’atteinte à la sécurité nationale.
Le PM tunisien a promis de « mener ce combat jusqu’au bout ».
Le ministère Public a annoncé, mercredi, que le juge d’instruction au pôle judiciaire et financier (spécialisé dans l’examen des dossiers de corruption financière), avait décidé de geler « les propriétés et les biens du politicien et homme d’affaires tunisien, Slim Riahi.