Algérie / Affaire Sansal : l'écrivain et le parquet font appel
- Selon le bâtonnier d’Alger, Mohamed Baghdadi, les deux parties ont introduit leurs recours à la veille de la fête de l'Aïd El-Fitr.

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AA / Alger / Aksil Ouali
L'écrivain algéro-français, Boualem Sansal, condamné à 5 ans de prison ferme, et le parquet ont fait appel de la décision du tribunal correctionnel de Dar El Beida, à l'est d’Alger, rendue le 27 mars dernier.
Les deux actions, a précisé, ce jeudi, le bâtonnier d’Alger, Mohamed Baghdadi, ont été introduites à la veille de la Aïd El-Fitr, célébrée en Algérie lundi 31 mars.
« Boualem Sansal et le parquet ont fait appel la veille de l’Aïd el-Fitr », a-t-il fait savoir dans une déclaration au journal électronique algérien TSA (Tout sur l’Algérie). Le président de l'ordre des avocats d’Alger a affirmé, toutefois, que la date du procès en appel n’est pas encore fixée.
« On en saura un peu plus sur cette affaire à partir de la reprise du travail, après les trois jours de la fête religieuse», a-t-il fait savoir.
Arrêté en Algérie en novembre dernier, Boualem Sansal a été placé sous mandat de dépôt, avant d'être condamné en première instance, à 5 ans de prison ferme et 500 000 Da d'amende (3500 euros). Le président Emmanuel Macron a demandé, lundi dernier, à son homologue algérien, Abdelmadjid Tebboune, un geste de « clémence » et d’humanité à l’égard de l’écrivain.
Le président algérien dispose, selon l'article 91 de la Constitution de la prérogative de grâce et de remise ou de la commutation des peines. Mais la grâce présidentielle, a souligné Mohamed Baghdadi, n’est « possible qu’une fois la peine soit définitive ».
Ainsi, l'écrivain de 76 ans ne peut pas bénéficier de la grâce présidentielle, avant son jugement en appel par la Cour d’Alger. « Il peut y avoir désistement de part et d’autre », a déclaré le bâtonnier, précisant que « l’affaire peut être jugée rapidement aussi ».
L'affaire Boualem Sansal était parmi les facteurs ayant aggravé la crise diplomatique entre Alger et Paris qui a duré plusieurs mois. Les deux pays entament, depuis l'entretien téléphonique entre les présidents Tebboune et Macron, lundi dernier, une nouvelle étape d'apaisement.
Dans le cadre de cette dynamique, le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf a également reçu, ce jeudi, un appel téléphonique de son homologue français, Jean-Noël Barrot qui doit effectuer une visite officielle en Algérie, le 06 avril courant.
Cet entretien téléphonique, a indiqué un communiqué du ministère algérien des Affaires étrangères, «a permis aux deux Ministres de passer en revue les principaux dossiers auxquels les deux Chefs d’Etat ont demandé que soit accordée une attention particulière dans le cadre plus large du règlement des différends qui sont venus récemment contrarier le cours normal de la relation algéro-française ».
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