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Ali Onaner : «C’est le gouvernement libyen légitime qui a sollicité le soutien de la Turquie»

- L’ambassadeur de Turquie auprès de la république tunisienne est intervenu, vendredi, sur les ondes d’une radio locale pour apporter des clarifications sur la position de son gouvernement concernant la crise libyenne

Mourad Belhaj  | 20.06.2020 - Mıse À Jour : 20.06.2020
Ali Onaner : «C’est le gouvernement libyen légitime qui a sollicité le soutien de la Turquie»

Tunisia

AA / Tunis

Invité, vendredi, sur les ondes de Radio Mosaïque, première radio privée de Tunisie en termes d’audience, l’ambassadeur de Turquie auprès de la république tunisienne, Ali Onaner, a apporté plusieurs clarifications concernant l’engagement de son gouvernement en Libye.

L’ambassadeur Onaner a d’emblée affirmé que la Turquie n’était pas intervenue de façon unilatérale en Libye, rappelant que «c’est le gouvernement libyen légitime qui a sollicité le soutien de la Turquie».

Et d’ajouter que «l’objectif unique de la Turquie, qui est d’ailleurs quasi atteint, est de faire comprendre au putschiste Haftar et à ceux qui ont fait l’erreur de le soutenir, qu’il n’arrivera jamais à contrôler toute la Libye par une agression militaire».

Ali Onaner a insisté durant son intervention, que ce n’est «ni la Turquie, ni les autres intervenants (dans le conflit interne en Libye) qui trouverons la solution», soulignant que «c’est les libyens, entre eux, qui trouverons la solution (à ce conflit)» et que l’engagement de la Turquie vise à faciliter le dialogue entre les libyens, en montrant à Haftar et à ses soutiens qu’ils «n’atteindront pas leur but».

«Une fois que ceux qui ont fait l’erreur (de soutenir Haftar) comprendrons qu’il n’y aura jamais une possibilité d’arriver à contrôler tout le pays par la force, ils pourront avoir la motivation nécessaire» pour revenir à la table des négociations, a souligné l’ambassadeur de Turquie.

Revenant sur les causes de l’engagement de son pays, en soutien au gouvernement légitime en place à Tripoli, le diplomate turc a rappelé que c’est Khalifa Haftar qui a déclenché les hostilités, en avril 2019, lorsqu’il a lancé ses milices à l’assaut de la capitale libyenne, avec le soutien déclaré ou tacite de «certains pays».

Qualifiant Khalifa Haftar de «mercenaire à la solde d’autres pays qui l’ont payé pour agir», Onaner a souligné que le chef de guerre libyen a «tenté de faire un putsch», lorsqu’il a déclaré ne plus être tenu de respecter l’accord de Skhirat (conclu en 2015 au Maroc, sous les auspices des Nations Unies), s’autoproclamant dans la foulée «seul maître» du pays.

Avec le soutien de quelques pays arabes et européens, la milice de Haftar avait lancé, le 4 avril 2019, une attaque qui a finalement échoué à s'emparer de Tripoli, siège du gouvernement internationalement reconnu.

Au terme de cette agression, un nombre considérable de morts et de blessés ont été recensés parmi la population civile de la capitale, ainsi que d'importants dégâts matériels.

La milice de Haftar a récemment subi de nombreuses défaites face à l'armée libyenne, qui a libéré la capitale de l'emprise des forces fidèles au chef de guerre libyen.

Les forces gouvernementales ont depuis lancé une contre-offensive qui a été couronnée de succès, notamment lors de la reconquête de la ville de Tarhouna, à 90 km au sud-est de Tripoli, où de nombreux charniers ont été découverts, témoignant de l’horreur du conflit en cours en Libye, et soulignant l’urgence d’y apporter une solution négociée à même de ramener la paix dans ce pays.

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