Burkina Faso : Air Burkina cédée à un groupe américain
- Cette cession prendra effet à partir du 1er janvier 2021.
Burkina Faso
La Compagnie aérienne nationale du Burkina Faso "Air Burkina" créée le 17 mars 1967 et qui traîne une dette estimée à 23 millions de dollars, sera reprise par le groupe américain African Global Development, spécialisé dans l'aéronautique, et changera de statut d'une société d'Etat à une société privée.
Cette cession prendra effet à partir du 1er janvier 2021, a annoncé mercredi le Premier ministère du Burkina Faso dans un communiqué.
Selon le communiqué consulté par l’agence Anadolu, le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, a procédé mardi, à la signature d'une convention d'acquisition de la compagnie nationale qui permettra d’injecter environ 250 milliards de FCFA (451 millions de dollars) dans le capital de la compagnie, en vue de renforcer sa flotte.
Le président du groupe repreneur d'"Air Burkina", Phil Smartt, cité dans le communiqué, a précisé que le processus juridique sera entamé et durera environ deux mois et c'est à l'issue de cette étape, que de nouveaux avions viendront renforcer la flotte d'"Air Burkina".
"A partir de ce moment, nous pourrons mettre en œuvre tout ce que nous avons pris comme décisions, tout ce que nous avons mis dans notre plan d'action", a souligné Smartt.
Le ministre burkinabè en charge des Transports, Vincent Dabilgou a pour sa part, déclaré qu'avec cette reprise, la flotte de Air Burkina sera renforcée par des "Airbus" et des "ATR" afin de permettre à la compagnie de faire beaucoup plus de vols, notamment vers l'Europe.
"Les repreneurs d’Air Burkina ont compris que la position géographique de notre pays est intéressante pour eux, parce que c'est un potentiel qu'ils veulent développer", a ajouté le ministre.
Il s'agit selon lui, de relancer la compagnie, afin d'aller à la conquête du monde en cherchant un partenaire qui, non seulement dispose de ressources financières conséquentes, mais aussi de la technologie et qui connaît l'aviation civile.
Selon les termes de la convention, l’État burkinabè et les actionnaires locaux conserveront 20% des parts, indique une source au sein de la compagnie à l’agence Anadolu.
Avec un capital d’environ 1,2 milliards de dollars, la compagnie faisait face à des charges fixes notamment les frais de location mensuelle de plus de 535 000 dollars pour ses trois avions.
En 2019 avec le soutien de l’Etat, la compagnie avait pu acquérir deux appareils un Embraer 195 de 104 places et d’un Embraer 175 de 72 places, permettant de réduire le déficit, qui s’établissait à 2,3 milliards de F CFA (4 millions de dollars), avant de se buter aux conséquences de la crise de la Covid-19.