Burkina Faso : l'accès à Facebook restreint pour des raisons de "sécurité"
- Selon le porte-parole du gouvernement
Burkina Faso
AA / Ouagadougou / Dramane Traoré
Le porte-parole du gouvernement burkinabè Alkassoum Maïga a déclaré mercredi que les autorités ont restreint l'accès au réseau social Facebook pour des "raisons de sécurité".
Depuis plus d'une semaine les internautes burkinabè n'ont pas accès à Facebook.
Interrogé sur cette situation par la presse, le porte-parole du gouvernement burkinabè Alkassoum Maïga a déclaré : "je suis dans la même situation que vous. Depuis ce temps, je n’ai pas accès à Facebook".
Et de poursuivre : "on avait informé tout le monde que pour des raisons de sécurité, et d’autres préoccupations d’intérêt national, le gouvernement est en droit d’opérer des régulations", faisant référence à une coupure de l'internet mobile durant 8 jours en novembre 2021 dans le pays.
A l'époque une partie de la population était remontée contre les autorités après une attaque meurtrière qui avait fait une cinquantaine de morts parmi des gendarmes dans le Sahel.
Au même moment, des manifestants avaient bloqué durant plusieurs jours un convoi militaire français sur le sol burkinabè.
Les autorités avaient alors expliqué cette coupure en évoquant des raisons de défense et de sécurité.
"Nous constatons tous la situation que nous vivons actuellement dans notre pays. Je pense que si on a le choix entre laisser l’insécurité se propager et prendre des mesures qui permettent de maintenir le minimum de contrôle par rapport à la situation, vous et moi, le choix me paraît clair. L'intérêt national doit être au-dessus de nos intérêts particuliers" a ajouté Maïga.
Il a, en outre, précisé que le gouvernement n'est pas dans l'obligation de s'expliquer ou de se justifier car il s'agit de l'intérêt supérieur de la Nation.
Pour contourner cette restriction, les internautes burkinabè se sont rabattus sur des applications de navigation privée (VPN), mais la majorité utilise des versions gratuites avec tous les risques liés.
Des organisations de la société civile et des opérateurs économiques ont dénoncé cette mesure des autorités, expliquant que cela faisait perdre de l'argent à une frange de la population notamment les jeunes qui évoluent dans le E-commerce.