Afrique

Burundi/Massacre de Cibitoke: Mise en place d'une commission d'enquête

-Des hommes armés avaient attaqué la localité de Ruhagarika (Cibitoke) dans la nuit de vendredi à Samedi derniers, tuant 26 personnes et blessant sept autres, selon un bilan officiel

Nadia Chahed  | 15.05.2018 - Mıse À Jour : 17.05.2018
Burundi/Massacre de Cibitoke: Mise en place d'une commission d'enquête

Bujumbura

AA/Bujumbura/Yvan Rukundo

Le procureur général du Burundi, Sylvestre Nyandwi, a annoncé la mise en place d'une commission d'enquête pour cerner les circonstances du massacre perpétré dans la nuit du 11 au 12 mai dans la province de Cibitoke (Ouest), faisant 26 morts parmi les civils, selon un bilan officiel.

Cette commission oeuvrera à "identifier les commanditaires et les auteurs de cette barbarie ainsi que les complices pour qu'ils soient punis conformément à la loi, indique le procureur dans un communiqué publié lundi soir et dont Anadolu a reçu copie.

'' Un délai d'un mois lui a été accordé pour mener l'enquête et transmettre le dossier à la juridiction compétente'', précise la même source.

Le procureur général appelle, en outre, les autorités de la République démocratique du Congo (RDC), pays frontalier avec la province où le massacre a eu lieu, de coopérer à l'enquête en cours afin que les criminels qui "se trouvent sur leur territoire" soient livrés à la justice burundaise.

Des hommes armés, identifiés par Bujumbura comme étant des "terroristes" ont attaqué la localité de Ruhagarika, dans la nuit de vendredi à Samedi derniers, où ils ont tué 26 personnes et blessé sept autres, selon un bilan établi par le ministre de la Sécurité publique et Gestion de catastrophes.

Au lendemain de l'attaque, Alain Guillaume Bunyoni, ministre de la Sécurité publique avait déclaré que ces terroristes sont venus de la RDC voisine et s'y sont repliés après ce carnage.

Les victimes seront inhumés mardi, à Buganda, à une cinquantaine de km à l'ouest de Bujumbura.

Ce massacre est intervenu à quelques jours de la tenue du référendum constitutionnel prévu le 17 mai, malgré le boycott et les contestations de l'opposition radicale qui qualifie de "mascarade" la révision de la constitution actuelle. Pour elle, cette réforme ne vise qu'à enterrer l'accord d'Arusha de 2000, socle de la paix et de la réconciliation des Burundais et à permettre à l'actuel président Pierre Nkurunziza d'être président à vie.

Le Burundi est plongé, depuis trois ans, dans une crise politico-sécuritaire née de la décision du président Pierre Nkurunziza de briguer un 3ème mandat, contesté par l'opposition, la société civile et une partie de son propre camp.

Les violences consécutives aux contestations ont déjà fait des milliers de morts et poussé plus de 430 mille burundais à l'exil selon un récent rapport onusien.

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