Côte d'Ivoire : Guillaume Soro et 19 de ses proches jugés pour atteinte à la sûreté de l’Etat
- L’ex-chef rebelle encourt la perpétuité
Abidjan
AA/ Abidjan / Fulbert Yao
Le tribunal criminel d'Abidjan a ouvert ce mercredi après-midi un nouveau procès visant l’ex-chef rebelle Guillaume Soro ( 49 ans) et 19 de ses proches pour atteinte à la sûreté de l’Etat, a-t-on constaté.
Le procès a démarré exactement à 13h54 GMT. Sur 20 accusés, dont la plupart ont été arrêtés en décembre 2019 lors du retour avorté en Côte d'Ivoire de Guillaume Soro, 13 ont comparu ce jour, dont deux des frères de Guillaume Soro, plusieurs anciens parlementaires et des militaires.
Les 7 autres, dont certains sont en exil ou ont fait allégeance au pouvoir, ne se sont pas présentés.
Comme ses 19 partisans, l’ancien président de l'Assemblée nationale (2012-2019), qui vit en exil, est jugé cette fois pour "complot", "tentative d'atteinte contre l'autorité de l'Etat" ainsi que "diffusion et publication de nouvelles fausses jetant le discrédit sur les institutions et leur fonctionnement, ayant entraîné une atteinte au moral des populations", selon l'ordonnance de renvoi devant le tribunal criminel d'Abidjan.
Guillaume Soro encourt la prison à vie, de même que ses proches pour les mêmes charges.
Mardi, dans un communiqué, le collectif d'avocats qui défend Soro a dénoncé un "simulacre de procès" et "un règlement de compte politique visant à écarter leur client ainsi les cadres de son mouvement des affaires publiques du pays".
Cette démêlée avec la justice n’est pas la première. En avril 2020, Soro a été condamné à 20 ans de prison pour recel de détournement de deniers publics, pour avoir tenté de s'approprier, selon la justice, une résidence achetée par l'Etat pour le loger lorsqu'il était Premier ministre
Depuis 2012 il a été poursuivi dans divers dossiers pour plusieurs chefs d’inculpation. En 2015, à la suite d’une plainte déposée à Paris, la justice française avait émis un mandat d’emmener contre lui.
Guillaume Soro avait, par la suite, été épinglé par la justice du Burkina Faso où un mandat d’arrêt international avait été émis contre lui. Il était impliqué dans un projet de coup d’état visant à faire chuter le régime en place de ce pays voisin.
A la suite de la rébellion de septembre 2002 qui a endeuillé des milliers de familles, plusieurs plaintes ont été déposées aussi bien devant la juridiction ivoirienne qu’à l’étranger.