AA / Yaoundé / Peter Kum

Le Comité international de la Croix-Rouge (Cicr) a condamné l’attaque, menée dans la nuit du 1er au 2 juillet, contre l’hôpital Helvétique de Mada dans le département du Logon et Chari dans la région de l’Extrême-Nord du Cameroun, faisant, selon l’organisation, un décès et de nombreux blessés.

Le Cicr s'exprimait via communiqué, dont une copie est parvenue à l'Agence Anadolu mercredi.

« Nous sommes choqués que des hommes armés soient entrés dans l'hôpital pour détruire du matériel et nuire aux malades et au personnel médical. Les hôpitaux sont des sanctuaires où l'on sauve des vies et rien ne saurait justifier une telle attaque », a déclaré dans le communiqué, Stephane Bonamy, chef de la délégation régionale du Cicr à Yaoundé.

D’après la même source, il est encore difficile d'établir un bilan clair de cette attaque terroriste, « car l'hôpital s'est vidé rapidement » lors de l’incursion.

« Lorsque les coups de feu ont retenti, les patients qui pouvaient se déplacer, les accompagnants et le personnel ont fui dans diverses directions », a souligné Bonamy.

« Suite à l'attaque, tout le personnel médical et paramédical a quitté Mada. Seul un tiers des malades internés au moment de l'attaque ont pu être transférés à l'hôpital de Makary en raison du manque de capacité chirurgicale », a rapporté l’organisation humanitaire.

Selon le Cicr, l'attaque contre l'hôpital Helvétique de Mada n'est pas un fait isolé au Cameroun.

« Les attaques, les menaces et les obstructions envers les hôpitaux, le personnel médical et les ambulances sont l'une des principales préoccupations du Cicr dans les zones affectées par la violence armée au Cameroun », a indiqué l’ONG.

« Comme à l’occasion de l’attaque des hôpitaux de Toufou (Mayo-Tsanaga), de Kumba et de Mamfe (Sud-Ouest), j’exprime ma forte indignation face à l’attaque de l’hôpital de Mada (Makary), le 1er juillet », a indiqué dans un tweet, lundi, le ministre camerounais de la Santé, Manaouda Malachi, qui a, par ailleurs, souhaité « courage aux soldats de la santé ».

Pour rappel, dans la nuit de vendredi à samedi 2 juillet vers minuit (heure locale), des combattants de Boko Haram ont attaqué le centre de santé de Mada situé dans l’arrondissement de Makary.

Deux personnes dont le vigil de l’hôpital ont perdu la vie selon Abgassi Adoum, maire de la commune de Makary.

« Deux véhicules de l’hôpital et plusieurs motocyclettes ont été incendiés ainsi que des médicaments emportés », avait souligné Adoum à l'Agence Anadolu, ajoutant que les dégâts matériels sont énormes.

Dans les zones en conflit au Cameroun, des groupes armés mènent fréquemment des attaques contre des centres hospitaliers et des écoles.

En février 2019, un groupe armé du mouvement séparatiste anglophone avait attaqué l’hôpital de district de Kumba dans le Sud-Ouest du pays.

Au moins quatre personnes avaient perdu la vie, dont deux patients brûlés vifs selon un communiqué du gouvernement.