AA/Yaoundé/Peter Kum

Le chargé des affaires de l’ambassade de la Libye au Cameroun, Mohamed Kurtili, s’est dit « indigné » jeudi, de la vente de migrants par des bandes de « criminels endurcis » en Libye révélée il y a quelques jours par la chaîne américaine CNN.

S'exprimant lors d'un point de presse tenu à Yaoundé, capitale politique camerounaise, le diplomate libyen a déclaré : « Cette pratique ne reflète pas la culture de notre pays, la Libye ».

Rappelant que les autorités libyennes ont mis sur pied des commissions pour enquêter sur cette nouvelle forme d'esclavage, Kurtili a déploré que cette affaire « ternit l’image de la Libye ».

« Si jamais la vente des migrants est confirmée en Libye par les enquêteurs, ces criminels seront traqués, interpellés et mis à la disposition de la justice », a indiqué Mohamed Kurtili.

« Nous cherchons aussi à identifier les migrants clandestins en Libye mais ils fuient de peur d’être rapatriés. Il est difficile de les protéger contre les trafiquants parce qu’ils préfèrent se cacher des autorités libyennes », alerte le chargé des affaires.

L’association camerounaise de lutte contre l’esclavage qui a pris part à ce point de presse, a émis le vœu de se rendre en Libye pour travailler avec les autorités libyennes afin de mettre un terme à la vente des migrants.

Des membres de la société civile camerounaise avaient manifesté lundi dernier devant l’ambassade de la Libye à Yaoundé pour décrier cette pratique.

Il faut noter que depuis mardi dernier, le Cameroun est en train de rapatrier ses compatriotes de l’Algérie, du Maroc, du Niger et de la Libye. 250 des migrants camerounais ont déjà été rapatriés mardi, selon le ministère des affaires étrangères.

Des reporters de la chaîne américaine CNN (Cable News Network), ont récemment filmé par caméra cachée, une "vente aux enchères" d’êtres humains, dans la périphérie de la capitale libyenne.

Les reporters affirment dans leur reportage avoir assisté, en l’espace de quelques minutes, à la "vente" d’une douzaine de migrants cédés par des passeurs pour des sommes équivalentes à 400 euros la personne.

Largement partagé sur les réseaux sociaux, ce reportage a provoqué une vive indignation des dirigeants, célébrités et organisations africains ainsi qu’une forte mobilisation africaine au delà des frontières continentales.

Plusieurs pays du continent dont le Burkina Faso et la République démocratique du Congo (RDC) ont rappelé lundi et mardi leurs ambassadeurs en poste à Tripoli pour "éclairer la lanterne des autorités " sur la situation "réelle" en Libye.