Cameroun : les populations fuient les régions anglophones par centaines
Et le mouvement d’exode de s’intensifier à l’approche du 2 septembre, date de la rentrée scolaire au Cameroun.
Cameroon
AA / Yaoundé / Peter Kum
Les habitants des régions anglophones ont commencé à fuir leurs domiciles par centaines, à l’approche de la rentrée scolaire, le 2 septembre, date annoncée par les sécessionnistes pour reprendre les combats.
Selon une source du Réseau des droits de l'homme en Afrique centrale (Redhac) ayant préféré garder l’anonymat, ce sont environ 300 personnes qui ont quitté les régions anglophones depuis une semaine, par crainte d’insécurité.
Et le mouvement d’exode de s’intensifier à l’approche du 2 septembre, selon la même source.
Anadolu a pu contacter l’un de ces habitants effrayés par la violence, John Iweh, qui a marché pendant plus de 12 heures en compagnie de ses deux enfants, de Bamenda, chef-lieu de la région du Nord-ouest, jusqu'à Bamongoum dans la région francophone de l’Ouest.
Il n'avait plus d'autre choix que de fuir les hostilités annoncées dans ces régions anglophones par les séparatistes.
« Plus personne ne veut rester dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest, on craint le pire. Il est d’ailleurs très difficile de trouver un véhicule pour quitter ces régions. Les transporteurs ont augmenté les tarifs de 1000 francs (1,52 euros) à 5000 francs CFA (7,62 euros). Faute d’argent, nous avons quitté la région à pied », confie John Iweh.
Le 20 août, les séparatistes ont publié un communiqué annonçant sept jours de ville morte à partir du 2 septembre, date de la rentrée scolaire au Cameroun.
« Nous invitons les parents à garder leurs enfants à la maison. Il n’y aura pas de cours jusqu’à la fin des combats et jusqu’à la restauration totale de notre indépendance », ont annoncé les séparatistes dans leur communiqué.
L’archevêque de Kumbo dans le Nord-Ouest, George Nkuo, qui avait demandé aux leaders sécessionnistes de laisser les enfants aller en classe le 2 septembre prochain, a été kidnappé samedi puis relâché.
« Nous sommes vraiment dans l’embarras. Si nous envoyons nos enfants à l’école, ils risquent d’être tués. Nous n’avons pas assez de garantis pour leur sécurité. Nous allons les garder à la maison le temps que la paix revienne », relève Abba Martin.
Pour rappel, depuis fin 2016, environ 2000 personnes ont été tuées dans les deux régions anglophones selon un rapport publié en août 2019 par l’ONG Human Rights Watch.
Toutes les tentatives de médiation entre le gouvernement de Yaoundé et les séparatistes anglophones ont été vouées à l’échec.