Cameroun : MSF accusée de soutenir les groupes armés séparatistes
- Dans les zones anglophones
Cameroon
AA/ Yaoundé / Peter Kum
Le gouvernement camerounais a accusé, lundi, Médecins sans frontières (MSF) de soutenir des séparatistes au Cameroun anglophone, ravagé par de sanglants combats entre militaires et rebelles indépendantistes depuis 2017.
« Il est ainsi établi que Médecins sans frontières entretient des relations étroites avec des terroristes opérant dans la région du Sud-Ouest, et engagerait suffisamment divers moyens pour faciliter leurs actions sanguinaires sur le terrain », a accusé le ministère camerounais de la Défense, dans un communiqué rendu public lundi.
Selon les autorités camerounaise, MSF s’est « délibérément engagée dans une opération clandestine d’exfiltration et de couverture de terroristes, malgré la mise en garde » du gouvernement.
Le ministère de la Défense a expliqué dans son communiqué qu’un leader séparatiste blessé, a été arrêté le 26 décembre dans la localité de Nguti dans le Sud-Ouest anglophone dans un véhicule de MSF avec « une fausse fiche d’évacuation ».
« Pour un retour définitif de la paix, il semble plus qu’opportun d’adresser plus clairement la nécessité de la présence de cette ONG dans les régions en crise sécuritaire au Cameroun », a conclu le gouvernement camerounais.
Depuis quelques mois, l’État du Cameroun se montre mal à l’aise avec la présence des ONG occidentales dans les régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest du pays. Face aux sécessionnistes, la riposte du pays est en permanence critiquée par ces organisations.
Il faut rappeler que l’organisation humanitaire internationale Médecins sans frontières avait annoncé, le 3 août dernier 2021, le retrait forcé de ses équipes médicales du Nord-Ouest du Cameroun après huit mois de suspension de ses activités par les autorités camerounaises.
En décembre 2020, les autorités camerounaises ont suspendu les activités de l’ONG sont le siège est à Genève, l’accusant de soutenir les groupes armés locaux.
Des accusations rejetées par l’organisation médicale humanitaire. Faute d’accords conclus avec le gouvernement camerounais, l’ONG avait finalement décidé de retirer ses équipes de la région.
« Nous ne pouvons rester plus longtemps dans une zone où nous ne sommes pas autorisés à offrir des soins à la population », avait expliqué dans un communiqué Emmanuel Lampaert, coordinateur des opérations de MSF pour l’Afrique centrale.
« Nous n’avons donc d’autre choix que de retirer nos équipes. Nous garderons toutefois un petit bureau de liaison à Bamenda, la capitale régionale, afin de poursuivre le dialogue avec les autorités », avait précisé ce responsable de MSF.