Centrafrique : l’opposition et la société civile rejettent le projet d'amendement de la Constitution
- A travers une manifestation et la création d’un Bloc républicain contre un troisième mandat du président Touadera.
AA / Yaoundé / Peter Kum
Plus de 500 personnes de la société civile et des partis politiques de l’opposition centrafricaine se sont rassemblées, samedi, pour exprimer leur opposition au projet d'amendement de la Constitution, a indiqué à l’Agence Anadolu, Mahamat Kamoun, coordinateur la coalition de l’opposition, la COD-2020.
« Sur le terrain de l’UCATEX, nous avons dit haut et fort NON à la modification de la constitution du 30 mars 2016 ou à la rédaction d'une nouvelle Constitution », a indiqué, pour sa part, samedi sur sa page Tiwtter, l’opposant Anicet-Georges Dologuélé, leader de l’Union pour le renouveau centrafricain (URCA).
Aussi, une vingtaine de partis politiques et d'organisations de la société civile ont annoncé, dans un communiqué émis vendredi, la création d’un « Bloc républicain » qui a pour objectif de contester le projet de changement de la Constitution de 2016 de la Centrafrique.
Ces réactions interviennent suite à un décret signé vendredi 26 août par Faustin-Archange Touadera, portant création d'un comité chargé de rédiger un projet de Constitution en Centrafrique.
Selon les dispositions de ce décret, le comité qui est composé de 53 membres issus notamment du parlement, des pouvoirs publics, de la majorité présidentielle et bien d’autres entités, « a pour mission d’élaborer le projet de la Constitution de la République Centrafricaine ».
Dans un communiqué publié samedi 27 août, le Groupe de travail de la société civile (GTSC) a souligné qu’il est étonné de sa désignation « sans consultation » pour siéger dans le comité chargé de réviser la Constitution.
Par conséquent, « le GTSC se retire dudit comité et réitère sa conviction que la solution aux problèmes du pays ne réside pas dans la rédaction d’une nouvelle Constitution dont les vrais objectifs sont inavoués ».
Depuis plusieurs mois, les autorités centrafricaines ont organisé des manifestations en faveur d’une modification de la loi fondamentale, qui interdit actuellement au chef de l’État de briguer un troisième mandat.
Le président Faustin-Archange Touadera, élu en 2016, a été réélu en décembre 2020, au terme d’un scrutin contesté par l’opposition et perturbé par des groupes rebelles.