Centrafrique: "La Minusca doit être renforcée" (responsable onusien)
Le chef des opérations de maintien de la paix des Nations unies, Jean-Pierre Lacroix, souhaite demander des "éléments additionnels" pour la force onusienne en RCA

Central African Republic
La force onusienne déployée en Centrafrique (Minusca) doit être renforcée pour répondre aux défis sécuritaires actuels, a soutenu lundi à Bangui la capitale centrafricaine, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies, Chef des opérations de maintien de la paix, Jean-Pierre Lacroix.
Lacroix qui s'exprimait lors d'une conférence de presse tenue au siège de la Minusca a effectué une mission de 48 heures en Centrafrique (dimanche, lundi), pour s'enquérir de la situation sécuritaire dans ce pays qui a renoué depuis quelques mois avec les violences.
Le regain de violence dans l’Est de la RCA s'est entre autres soldé par la mort de trois casques bleus marocains la semaine dernière. Des affrontements ont également éclaté samedi dernier dans le Nord du pays, entre Seleka (groupe politico-militaire musulman) et anti-Balaka (milice chrétienne) où dix personnes ont trouvé la mort.
"J'ai passé deux jours en République centrafricaine pour faire le point sur la situation, à la fois sécuritaire et politique avec les autorités de ce pays, ainsi qu’avec mon collègue Parfait Onanga Anyanga (le chef de la Minusca) et toute son équipe à laquelle je rends un hommage exceptionnel pour le travail qu’ils font et une pensée particulière pour les soldats qui ont perdu la vie dans les attaques qui se sont produites récemment dans le pays", a indiqué Jean-Pierre Lacroix.
Revenant sur les évènements récents qui ont touché le sud-est du pays, Lacroix a déclaré que "des efforts sont déployés tant au niveau de la Minusca qu'au siège de l'ONU à New York pour faire en sorte que la force soit en mesure de répondre aux défis actuels".
"Nous faisons en sorte que sur le terrain, des déploiements (de casques bleus) se fassent avec beaucoup de flexibilité, mais aussi en faisant en sorte d’intégrer des contingents qui permettront de combler le vide laissé par le départ du contingent congolais à l’Ouest du pays", a-t-il poursuivi.
D'après Lacroix, il y a bonne espoir que "d’ici la fin août, des premiers déploiements substantiels arrivent avec une partie du bataillon de Tanzanie ".
Le Chef des opérations de maintien de la paix a par ailleurs annoncé une probable augmentation des effectifs de la Minusca qui compte quelque 12 mille Casques bleus.
"Nous nous sommes rendus compte que la Minusca est de plus en plus sollicitée, et pour cela, je demanderai au Conseil (de l'ONU) la possibilité d'obtenir une modeste augmentation d’effectif. Mais, nous n’en sommes pas encore là. Cela est extrêmement préliminaire", a-t- il dit.
La Minusca qui compte près de 12 mille hommes en Centrafrique a pour mission la garantie d'un climat sécuritaire. Mais la mission a été entachée par plusieurs scandales, notamment sexuels et de discipline qui ont abouti au renvoi de près de 600 casques bleus congolais, accusés d'abus sexuels sur au moins sept personnes dont six enfants.
Malgré un calme relatif à Bangui la capitale, les évènements récents dans l'Est, le Centre et le Nord de la RCA font craindre le retour de violences meurtrières dans ce pays qui peine encore à se relever du conflit provoqué par le renversement en 2013 du président François Bozizé les rebelles Séléka (à majorité musulmane), entraînant une contre-offensive des milices anti-balakas majoritairement chrétiennes.
Seulement une partie des dépêches, que l'Agence Anadolu diffuse à ses abonnés via le Système de Diffusion interne (HAS), est diffusée sur le site de l'AA, de manière résumée. Contactez-nous s'il vous plaît pour vous abonner.