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Centrafrique : le gouvernement accuse Francois Bozizé de tentative de "coup d’État"

- Samedi, trois des principaux groupes armés en Centrafrique avaient annoncé, dans un communiqué, leur fusion « dans une seule entité, désignée Coalition des patriotes pour le changement (CPC), placée sous commandement unifié ».

Lassaad Ben Ahmed  | 20.12.2020 - Mıse À Jour : 21.12.2020
Centrafrique : le gouvernement accuse Francois Bozizé de tentative de "coup d’État"

Central African Republic

AA / Peter Kum

A quelques jours des élections législatives et présidentielle, le gouvernement centrafricain, à travers son porte-parole Ange-Maxime Kazagui, a accusé samedi l'ancien président, François Bozizé, de «tentative d'un coup d'Etat».

Dans un communiqué lu samedi soir à la télévision et radio centrafricain, le porte-parole du gouvernement centrafricain a accusé Bozizé de tenter de fomenter un « coup d’État », après l’annonce de la fusion des trois principaux groupes armés, dont le but serait de « marcher avec ses hommes » sur la capitale Bangui.

« François Bozizé se trouve actuellement aux abords de la ville de Bossembele dans l’intention manifeste de marcher avec ses hommes sur la ville de Bangui », a déclaré le porte-parole gouvernemental, Ange-Maxime Kazagui.

« Il s’agit manifestement d’une tentative de coup d’État que le gouvernement tient à dénoncer en cette période électorale », a déclaré le porte-parole du gouvernement, faisant allusion au double scrutin du 27 décembre.

Ange-Maxime Kazagui a accusé les troupes de François Bozizé d’avoir « assassiné lâchement trois gendarmes », ainsi qu’un militaire.

Samedi, trois des principaux groupes armés en Centrafrique avaient annoncé dans un communiqué leur fusion « dans une seule entité, désignée Coalition des patriotes pour le changement (CPC), placée sous commandement unifié ».

Ils ont, par ailleurs, appelé « tous les autres groupes armés à adhérer » à leur coalition.

Ils ont aussi exhorté leurs membres à « fraterniser » avec les soldats des forces régulières qui désirent les rejoindre, à « respecter scrupuleusement l’intégrité des populations civiles », et à « laisser passer librement les véhicules » des Nations Unies et des humanitaires.

Les trois groupes sont le Mouvement Patriotique pour la Centrafrique (MPC), actif dans le nord, les 3R (Retour réclamation, réhabilitation) un groupe à dominante peul présent dans l’ouest, et des milices anti-balaka réputées favorable à François Bozizé.

Lors de son meeting samedi au stade de Bangui, le president centrafricain, Ange-Faustin Touadera, par ailleurs candidat du MCU à la présidentielle, a exprimé sa determination à mettre hors d’état de nuire les ennemis de la République et d’organiser les élections selon le calendrier établi.

« Que les ennemis de la paix le veuillent ou non, nous irons aux élections le dimanche 27 décembre 2020. Jeunes centrafricains, ne vous laissez pas vous manipuler par les hommes politiques, n’ayez plus peur, dites-leur que nous condamnons la prise du pouvoir par la force et que seules les élections nous permettrons de préserver notre jeune démocratie. Priez pour votre armée. Priez pour le retour définitif de la paix dans votre pays».

Le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en Centrafrique, Mankeur Ndiaye, a indiqué samedi dans un tweet que « la Minusca utilisera tous les moyens à sa disposition, y compris des aéronefs pour répondre aux violences commises par les éléments armés du 3R, du MPC et des antibalaka ».

Plus tard dans la journée de samedi, le SG de l'ONU a condamné les violences en République centrafricaine.

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